Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame de Bruyères-et-Montbérault, dans l'Aisne, présente l'un des plus beaux chevets romans du nord de la France. La majeure partie de l'édifice remonte au XIIe siècle : la nef, les bas-côtés, le chœur, le transept est et le chevet, qui comprend une abside centrale et deux absidioles voûtées en cul-de-four richement décorées à l'extérieur. Le transept ouest a été édifié au XIIIe siècle et des modifications de voûtes et d'ouvertures ont été apportées au XVe siècle. Un édifice est attesté dès 630 et, au début du XIe siècle, des travaux d'agrandissement furent entrepris ; la bénédiction a eu lieu en 1083. L'église fut le siège d'un doyenné de l'évêché de Laon regroupant vingt-quatre paroisses et sept annexes, dissous en 1801, et conservait autrefois les reliques de plusieurs saints, dont Caprais, Léon, Félix, Thimothée, Armantuis, Féliassime et Pérégrinus. L'édifice a souffert des guerres de religion (1567 et 1587), a été transformé en écurie pendant la Révolution, a vu le passage des armées russes en 1814 et a servi d'ambulance allemande lors de la Première Guerre mondiale. Classée au titre des monuments historiques en 1922, l'église se caractérise par un clocher fortifié désaxé, daté du XIIIe siècle, construit au-dessus du transept nord. Le chevet roman, l'abside centrale et les absidioles en cul-de-four présentent des décors extérieurs remarquables. La nef, à six travées, conserve ses bas-côtés du XIIe siècle ; la façade occidentale s'ouvre par un ensemble de vitraux et, à l'intérieur, une grande tribune abrite un harmonium. Devant le chœur se trouve une chaire en bois, et les restaurations ont permis la mise au jour et la conservation de peintures murales. Le mobilier comprend des fonts baptismaux en pierre du XVIIIe siècle, aujourd'hui très abîmés, plusieurs statues — dont une Vierge et un Jean du XVIIe siècle — et une Vierge du Magnificat attribuée à Jean Jouvenet. La polychromie du portail, les sculptures extérieures, la nef, le transept nord et les peintures murales figurent parmi les éléments les plus remarquables. La liste des doyens connus, non exhaustive, illustre la continuité paroissiale du XIe au XXe siècle ; on y trouve notamment Anguilbert (1081), Dei-Amicus (1195), Jean de Beautor (1350), Mathieu Dupont (1517) et Louis Mary (1929). Des études et des publications spécialisées font état des peintures murales et des caractéristiques architecturales de l'église.