Origine et histoire de l'Église Notre-Dame de Cabanac
L'église Notre‑Dame‑de‑l'Assomption de Cabanac, située au lieu‑dit Cabanac sur la commune de Mauroux (Lot), est citée dès le Xe siècle dans le testament de l'archidiacre Engilbert. Elle a été édifiée sur un plateau dominant le pech où se dressait le castrum d'Orgueil et, en 1292, était l'église paroissiale de ce castrum. D'abord propriété de l'évêque de Cahors, elle passe vers 1254 au chapitre de la cathédrale par échange avec l'église Saint‑Martin de Caix; elle serait placée sous le vocable de Notre‑Dame de l'Assomption (Clary, 1986). L'abside pourrait remonter à la fin du XIe siècle ou au début du XIIe siècle. À la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe siècle est élevée la tour‑clocher, appuyée sur une travée d'avant‑chœur dont la voûte est renforcée par un arc doubleau aux culots sculptés de têtes humaines. Un logis est ensuite bâti à l'ouest, dans l'axe de la nef médiévale très courte; la porte murée du mur nord de la nef appartient à cet ancien logis et une grande partie de ses élévations subsiste. À la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, deux grandes chapelles sont construites de part et d'autre de la nef pour former un transept, ce qui permet de réunir l'ancien logis à l'édifice et d'agrandir considérablement la nef; la tour d'escalier et le portail sont contemporains de ces adjonctions. Le voûtement a parfois été attribué à ces travaux de la fin du Moyen Âge, mais d'autres sources indiquent que la nef et les chapelles n'ont été voûtées qu'au XVIIe siècle. Dans la configuration attribuée au XVIIe siècle, les chapelles latérales présentent des voûtes d'arêtes et la nef des croisées d'ogives profilées en tores, reposant sur des demi‑colonnes et des pilastres ornés de volutes inspirées du chapiteau ionique. Les pilastres à inspiration néo‑classique qui ornent l'intérieur ne semblent cependant pas antérieurs au XIXe siècle. La cloche porte la date de 1782 et les noms de ses parrains, Jean‑Baptiste Joseph Marc Duroc de Mauroux, baron d'Orgueil, de Cabanac, de Lacapelle et de Touzac, et de la marraine Catherine Rose Espic de Liru. Un enfeu et une table d'autel romane réemployée dans un caveau sont visibles dans le cimetière. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques le 16 février 1989.