Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
La collégiale Notre-Dame de Carignan, située dans les Ardennes, remonte au XIIIe siècle. Elle a été remaniée au XVIe siècle puis rebâtie entre 1661 et 1681 après les dommages subis lors des assauts et bombardements des troupes françaises commandées par le maréchal de Châtillon en 1639. La première demande de protection date de 1842 et l'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1990. Bombardée au début de la Seconde Guerre mondiale et détruite aux trois quarts, l'église a fait l'objet d'une reconstruction menée de 1945 à 1973 sous la direction des architectes en chef des Monuments historiques Yves‑Marie Froidevaux, Robert Renard et Jean Rocard ; ces travaux, considérés comme exemplaires, ont restitué le caractère du XVIe siècle à la partie haute du bâtiment, en particulier le toit, la charpente, le clocher et la tourelle du transept. Les vitraux modernes sont l'œuvre de Charles Marq. L'édifice a par ailleurs été protégé comme chantier de reconstruction exemplaire.
L'église présente un plan rectangulaire avec une abside pentagonale en saillie. La nef centrale et les bas‑côtés comptent cinq travées voûtées sur croisées d'ogives, et le bas‑côté nord est doublé de quatre chapelles latérales. Le chœur est doté de deux tribunes qui partagent le transept en hauteur, conférant à la croisée avec la nef une apparence cruciforme accentuée, de l'intérieur comme par le jeu des toitures à l'extérieur. Dans le chœur, une clé de voûte porte les armes de la maison de Savoie, plus précisément celles d'Eugène‑Maurice de Savoie‑Carignan.
La partie la plus ancienne est le bas‑côté nord, avec ses chapelles latérales et un portail de style Renaissance aujourd'hui muré ; ce portail porte la date de 1630 et la légende au fronton « Dieu fasse paix aux trépassés ». On y conserve une Vierge à l'Enfant polychrome du XIVe siècle, endommagée pendant la Révolution française, ainsi que plusieurs tableaux et statues des XVIIe et XVIIIe siècles, dont un grand tableau de l'Assomption et une crucifixion de style janséniste datée de 1780. D'autres peintures sont déposées au musée de Charleville en attente de restauration, et un tableau représente l'évêque saint Géry.