Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame de Charly, dans le Cher (Centre‑Val de Loire), était autrefois un prieuré dédié à saint Symphorien et dépendait de l'abbaye bénédictine de Limoges ; elle est classée Monument historique depuis 1862 et consacrée à Notre‑Dame depuis 1854. L'édifice actuel a été bâti au XIIe siècle sur les fondations d'un bâtiment plus ancien, dont des vestiges ont été retrouvés sous le transept. Vendus comme biens nationaux en 1793, l'église et le monastère furent séparés : le prieuré fut démoli et l'église tomba en ruine. Restituée au culte catholique en janvier 1800, elle fit l'objet de réparations d'urgence en 1816. Entre 1854 et 1862, sous l'impulsion du curé Pierre‑Marie Lenoir, elle fut en partie reconstruite ; ce même abbé avait dirigé des travaux à l'abbaye Notre‑Dame de Fontgombault. Le chœur et la tour de croisée du début du XIIe siècle ainsi que les chapelles latérales à double pignon du XVe siècle ont été conservés mais légèrement remaniés : les pignons nord‑ouest et sud‑est ont été rebâtis, une baie a été percée dans le pignon nord‑est et la fenêtre de la chapelle sud a été remplacée. La nef unique a été démolie et remplacée par une nef à trois vaisseaux, et une nouvelle sacristie a été élevée au sud de la nef ; ces travaux ont été menés par l'architecte diocésain Émile Tarlier. À l'extérieur, le chevet est soutenu par des contreforts composés d'une colonne et de deux colonnettes dont les chapiteaux ont été remplacés par un décrochement de la corniche. La flèche en pierre du clocher, déjà réparée en 1880, a été entièrement reconstruite en 1932 et est flanquée de quatre pyramidons cylindriques. La chapelle latérale droite, datée du XVe siècle, est consacrée au Sacré‑Cœur. Les vitraux datent de 1863 et ont été réalisés par les ateliers Lubin à Tours. Lors des travaux, le curé Lenoir a fait découvrir et dégager des fresques dans le clocher et le chœur, puis les faire restaurer : certaines peintures antérieures, comparables à celles de l'église de Chalivoy‑Milon, ont disparu, et les décors ont été entièrement repeints, témoignant du style des peintures murales depuis 1857. Sur les murs nord et sud du chœur, Lenoir fit ajouter deux scènes copiées sur des fresques de l'abbaye de Saint‑Savin‑sur‑Gartempe, représentant Jésus‑Christ accompagné des Évangélistes et les vingt‑quatre vieillards ; le restaurateur en charge était Henri Lescalier père, peintre à Bourges. Le coût des travaux passa des 500 francs initialement accordés par la commune en 1854 à 55 000 francs, montant auquel contribua par legs un habitant de Charly, M. Chenu.