Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'ancienne église Notre-Dame de Châtellerault, située rue Saint-Romain dans la Vienne (Nouvelle-Aquitaine), a été transformée en habitation ; il en subsiste toutefois deux nefs d'époques distinctes. La nef la plus ancienne, datée de 1150, conserve deux travées terminées par une abside en hémicycle et voûtées en berceau brisé. La nef la plus récente, accolée au nord au début du XIIIe siècle, comprend également deux travées mais se termine par un chevet plat et des voûtes d'ogives angevines. Dans la partie romane, seules les deux dernières travées de la nef unique subsistent ; elles sont voûtées en berceau brisé et séparées par des doubeaux rectangulaires dont les supports ont été dégradés lorsque l'édifice a été divisé par des planchers.
En 1102, Adhémar de Cursay, ayant pris l'habit monastique à l'abbaye Notre-Dame de Noyers, donna à cette abbaye l'église Notre-Dame qu'il possédait à Châtellerault. L'édifice ou la chapelle primitive aurait été construit entre 1085 et 1090 sur un terrain appartenant à l'abbaye Saint-Romain, contiguë mais ruinée au XIe siècle ; il passa ensuite sous le contrôle de l'abbaye Saint-Cyprien de Poitiers, qui le transforma en simple prieuré. La construction romane actuelle paraît avoir été reconstruite par l'abbaye de Noyers vers 1150.
Hugues III, vicomte de Châtellerault de 1188 à 1203, obtint en 1196 de l'abbé de Saint-Cyprien, avec l'appui des rois et du pape, la création d'un chapitre de neuf chanoines et la nomination d'un doyen par ses soins. Son successeur Hugues de Surgères, actif entre 1203 et 1213, fit des dons importants à la collégiale. Les archives furent en grande partie détruites lors de la prise de la ville par les Protestants le 12 juillet 1569 ; seuls quelques actes de donation ont été conservés.
Plusieurs fondateurs ou bienfaiteurs se succédèrent : Jean VII d'Harcourt entre 1422 et 1447, puis Charles IV du Maine entre 1447 et 1473, et Charles V d'Anjou entre 1473 et 1481 ; ce dernier donna à la collégiale le domaine de la Brelandière et fonda un collège où l'un des chanoines assura la régence. À partir de 1767 et jusqu'à la Révolution, la collégiale assura le service paroissial. Le chapitre fut supprimé à la Révolution ; l'église fut d'abord envisagée comme paroissiale en 1791, mais on préféra finalement l'église Saint-Jean-Baptiste. Elle devint alors une chapelle de secours avant d'être abandonnée, vendue et partiellement démolie.
L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 20 juillet 1942.
