Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame, également appelée Notre-Dame de l'Assomption ou Notre-Dame-du-Salut, est située à Chatou (Yvelines) et fut la première église du noyau primitif de la commune. Elle remplace une église en bois du XIe siècle, construite sur un sanctuaire mérovingien et détruite lors d'une incursion normande. L'édifice actuel date du XIIe siècle ; le clocher, vestige de cette construction romane, subsiste. Le chevet est plat et certaines travées appartiennent aux XIIIe, XVIe ou XVIIe siècles. En 1622 la nef et la façade orientale furent reconstruites grâce aux dons de Thomas le Pileur, seigneur de Chatou, et de son épouse Anne, comme l'indique une inscription dans l'église. La sacristie a été édifiée dans la première moitié du XVIIIe siècle, une inscription extérieure porte L. Dreux 1734. Le cimetière fut déplacé en 1783. Un bombardement en 1871 provoqua une destruction partielle de l'édifice ; en 1872 Paul Abadie restaura le clocher, reconstruisit la nef, ajouta une flèche et introduisit des piliers cannelés. En 1880 l'architecte François Eugène Bardon a ajouté une travée et une nouvelle façade occidentale inspirée de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1925. Une restauration et un ravalement ont été effectués en 2009 sous la maîtrise d'œuvre de l'architecte Matthieu Joulié.
Construite en pierre calcaire, l'église présente une nef relativement courte flanquée de bas-côtés, un chœur en contrebas marquant le niveau primitif, un clocher roman et une façade occidentale du XIXe siècle qui illustrent les différentes phases de construction. L'édifice comprend également une sacristie et une chapelle des fonts baptismaux. L'intérieur est éclairé par des vitraux pour la plupart du XIXe siècle ; quatre verrières au sud, signées Emmanuel Chauche, datent de 1984.
Le mobilier comprend un orgue construit par John Abbey en 1878 et agrandi par Jean-Daniel Ayer en 2001-2002, qui compte désormais quatre claviers et un pédalier pour vingt-sept jeux réels ; un tableau d'Eugène Thirion de 1876, Jeanne d'Arc écoutant ses voix ; une Vierge à l'Enfant en bois du XIVe siècle, restaurée au XIXe siècle et classée parmi les monuments historiques dès 1905 ; ainsi qu'une copie de La Cène d'après Philippe de Champaigne par Isidore Dumont datant de 1878.
L'église est située au 4, place Sainte-Marie, à proximité de la Seine et du pont de Chatou. Elle reste attachée au noyau ancien de la commune, les autres églises de Chatou étant postérieures. Dans les années 1960 le pont de Chatou fut déplacé d'environ 175 mètres, entraînant d'importantes modifications du quartier autour de l'église, notamment la disparition de la rue de la Paroisse et de plusieurs commerces. L'ancien hôtel de ville, édifié dans les années 1830 par Camille Perier, fut transféré dans un autre quartier en 1878. La place Sainte-Marie, moins commerçante qu'autrefois, demeure toutefois privilégiée, située à l'entrée de la ville via le pont de Chatou de 1966, à proximité des bords de Seine et de l'île des Impressionnistes. En décembre 2021 un espace d'exposition collectif intitulé Berthe et Edgar a ouvert sur la place Sainte-Marie, face à l'église.
