Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame d'Épiais-Rhus, paroissiale catholique, se dresse au centre du village et surprend par ses dimensions, disproportionnées par rapport à la modestie du lieu. La paroisse est attestée dès 1161 et l'église est dédiée à Notre‑Dame, avec saint Didier de Langres comme second patron ; le titulaire de la cure relevant alors de l'abbaye Saint‑Quentin de Beauvais. Sous l'Ancien Régime la paroisse dépendait du doyenné de Meulan et de l'archidiaconé du Vexin, tandis que Rhus formait alors une paroisse distincte dédiée à saint Didier. La grande église actuelle remplace un édifice antérieur en mauvais état et a été construite d'un seul jet, selon les études, entre 1570 et 1590. L'attribution des chapiteaux et des sections d'entablement à Nicolas Le Mercier, maître-maçon établi à Pontoise, repose sur une analyse stylistique convaincante ; son frère ou neveu Denis Le Mercier a par ailleurs travaillé sur l'édifice et pourrait être l'auteur du portail occidental, dont un acte mentionne son intervention en 1621. La rapidité et l'homogénéité de l'exécution expliquent l'unité stylistique exceptionnelle de l'ensemble, rare pour cette période dans le département. La générosité de la famille de Montmorency est sans doute à l'origine des moyens financiers et des dimensions généreuses de l'édifice : ses armes figurent sur la clé de voûte de la croisée du transept. Le style général, très dépouillé, relève de la Renaissance mais annonce l'architecture classique, tout en conservant des éléments gothiques tels que le voûtement d'ogives, les nervures pénétrantes et le plan cruciforme. Le clocher coiffé d'une coupole en pierre est l'élément extérieur le plus remarquable, tandis que l'intérieur retient surtout l'attention avec un grand retable baroque et une frise sculptée des Apôtres et Évangélistes sur la métope du chœur. Une restauration est inscrite sur la clé de voûte de la troisième travée de la nef, datée de 1782. À la Révolution, la paroisse de Rhus fut réunie à celle d'Épiais et le mobilier de l'église Saint‑Didier fut transféré dans Notre‑Dame. L'église Notre‑Dame a été classée au titre des monuments historiques par arrêté du 23 septembre 1911. Elle fait partie aujourd'hui de la paroisse d'Avernes et Marines et accueille des messes dominicales de façon irrégulière, d'environ trois fois par an. Le caractère homogène de l'édifice, son appareil soigné en pierre de taille et la qualité de certains éléments intérieurs expliquent son intérêt patrimonial. Les documents d'archives relatifs à la construction font défaut, mais l'ensemble des observations stylistiques et sculpturales permet de restituer la genèse et l'importance de l'ouvrage.