Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
La maison sise près de l'église Notre-Dame, au 3 rue du Pont-aux-Chèvres à Fontenay-le-Comte (Vendée), est traditionnellement appelée « prieuré Notre-Dame », « prévôté » ou parfois « prieuré Saint-Hilaire ». Son origine reste difficile à préciser, mais elle semble liée à l'histoire du clergé de Notre-Dame. Selon certaines sources, le prieuré aurait été fondé par des bénédictins vers le IXe siècle sous l'invocation de Saint-Hilaire. Les parties conservées révèlent des éléments médiévaux : la travée gothique et les ouvertures des deux travées nord, datées du quatrième quart du XVe siècle. À la fin du XVIe siècle, la demeure change de mains : d'après l'abbé Aillery et Benjamin Fillon l'échange avec la maison d'André Gallier aurait eu lieu en 1577, tandis que l'abbé Delhommeau le situe au 17 décembre 1578. Cette transaction transfère la prévôté au n°7 et fait de la maison Gallier, au n°3, le siège de la seigneurie de Guinefolle, selon de nombreux aveux et actes notariés. Après l'acquisition par les Gallier, des travaux sont engagés ; un marché de 1581 fait intervenir les frères Bienvenu et un tailleur de pierre pour la taille de cinq cheminées au logis en ville du « sieur de Guinefolle ». De cette campagne subsistent une cheminée dans la partie nord, l'ajout de figures engainées et de pilastres ioniques sur la travée gothique, et probablement les sous-sols. Les sources signalent aussi des caractères de transition vers la Renaissance attribués à l'époque de Louis XII et au début du XVIe siècle. Le bâtiment est en calcaire et pierre de taille, couvert de tuiles creuses ; il comprend un sous-sol, deux étages carrés et présente en façade une travée gothique ornée de pinacles et de motifs feuillagés. Des figures engainées — une cariatide et une atlante — ainsi que des pilastres doriques et ioniques y furent intégrés au XVIe siècle. En 1808, les religieuses ursulines, dites Dames de Chavagne, achetèrent l'hôtel et y établirent un pensionnat de jeunes filles. En 1829 elles envisagèrent de le vendre à la Ville pour y édifier une mairie et agrandir le marché, projet qui n'aboutit pas. Armand Brisson, ancien maire, acquit la propriété en 1843 et fit entreprendre d'importants travaux achevés en 1845 selon les matrices cadastrales. La partie correspondant aux cinq travées sud fut entièrement reconstruite et surélevée, tandis que les trois travées nord furent peu modifiées : leurs niveaux d'étage restèrent ceux d'origine et la façade de la travée gothique ainsi que des ouvertures gothiques sur les façades antérieure et postérieure furent conservées. Le sous-sol est préservé sous l'ensemble de la demeure. C'est peut-être à cette époque que la couverture, attestée en ardoise dans un aveu de 1748, fut remplacée par des tuiles. En 1873, la Ville étudia de nouveau l'acquisition pour y installer la mairie ; des plans de l'architecte communal Arsène Charier furent dressés, sans suite. Autrefois, l'hôtel comprenait des communs autour d'une cour postérieure ; le seul bâtiment de commun conservé date de la campagne de 1845. Au XIXe siècle, l'aile ouest des communs fut détruite pour ouvrir le passage Brisson et l'aile sud remplacée par des maisons. L'édifice a été inscrit aux monuments historiques en 1927 puis classé en 1947.