Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre‑Dame de Fresnay‑sur‑Sarthe se situe dans le centre-ville de Fresnay‑sur‑Sarthe, dans le département de la Sarthe. Sa construction remonte au troisième quart du XIIe siècle ; l'édifice se composait à l'origine de trois travées terminées par un chevet en hémicycle. Pour Eugène Lefèvre‑Pontalis, le mélange d'assises de couleur, comparable à celui des bas‑côtés de la cathédrale du Mans remaniée par l'évêque Guillaume de Passavant et consacrée en 1158, suggère que la construction de l'église est postérieure à celle de la cathédrale. Dans le bulletin paroissial de 1924, le chanoine Didion attribue la construction à Roscelin, vicomte de Beaumont, et indique qu'elle aurait été commencée sous le prieur de Saint‑Léonard Jean de Pontlogot, moine de Saint‑Aubin d'Angers, présent à Fresnay de 1158 à 1170 ; selon lui, les travaux auraient débuté par le chœur en hémicycle et été poursuivis par les travées, la troisième travée, la façade et le clocher étant édifiés sous Richard, successeur de Roscelin. L'appareil varie selon les travées : la première travée est en pierre calcaire, la deuxième associe pierres blanches et grès roussard jusque dans les ogives, et la troisième est uniquement en roussard, comme la façade. La travée proche du chœur, qui supporte le clocher, est plus solidement bâtie. Les deux doubleaux latéraux sont à double rouleau, tandis que les autres doubleaux sont formés d'un seul rang de claveaux. En 1865‑1866, un croisillon a été ajouté de chaque côté de la dernière travée pour former un transept ; pour les relier à la nef, les murs latéraux de cette travée ont été démontés et remontés à l'extrémité des croisillons, puis remplacés par deux grands arcs brisés, similaires à ceux de la nef mais moins hauts et plus étroits, retombant sur des demi‑colonnes. L'ensemble de l'église a fait l'objet d'une restauration en 1881, accompagnée de peintures murales. Le clocher se compose d'un soubassement carré sans ouverture, orné seulement de petites colonnes engagées aux angles, d'une tour octogonale éclairée par huit fenêtres géminées et dont le passage du carré à l'octogone est masqué par quatre clochetons hexagonaux, puis d'une flèche en bois couverte d'ardoise ; la flèche a été restaurée en 1954 et une petite galerie rétablie au tiers de sa hauteur. La porte principale en chêne, datée de 1528, comporte deux vantaux à deux parties inégales ; la partie supérieure du vantail gauche est divisée en treize panneaux figurant l'arbre de Jessé avec la Vierge et l'Enfant au sommet, tandis que le vantail droit, divisé en quinze panneaux, présente au sommet le Christ crucifié entouré des deux larrons et les apôtres sur les autres panneaux. Lors de travaux de restauration du mur, une stèle funéraire de 60 × 40 cm, datée du milieu du XVe siècle et représentant un homme et une femme aux pieds des saints Come et Damien, a été découverte à la fin du XIXe siècle ; la pierre tombale de Jean Brindel a été mise au jour en 1910. Certaines statues, décapitées probablement lors du sac de l'église par les protestants en 1562, ont été refaites en 1909 par le sculpteur Le Feuvre, du Mans. L'église abrite un orgue de 12 jeux construit par la maison L. Debierre‑G. Gloton à Nantes à l'initiative de l'abbé Didion ; l'instrument, réalisé à partir de 1931, a été inauguré le 17 juillet 1932 par Léon Biautte et béni le 16 octobre 1932 par l'évêque du Mans Georges Grente. Le mobilier comprend des bénitiers donnés en 1679 et des bancs de bois datant de 1766. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis le 11 décembre 1912, à l'exception des deux chapelles modernes de l'abside.
