Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-Grâce
Selon la tradition, l'emplacement de l'église Notre‑Dame‑de‑Grâce aurait été relié au premier évêque de Lodève, Saint‑Flour. Le site aurait auparavant accueilli un ancien temple romain dédié à Vesta, attribué à la 7e légion, puis transformé en édifice chrétien ; ce dernier aurait été détruit en 1210 au cours des troubles albigeois. Une chapelle de pèlerinage liée aux Récollets serait née après une guérison miraculeuse en 1360, puis la chapelle de la Vierge fut successivement détruite lors des guerres de religion et reconstruite à plusieurs reprises. L'édifice actuel remonte au XVIIe siècle : des plans datent de 1613, des religieux récollets s'y installent la même année, l'édifice est ruiné au début du XVIIe siècle puis reconstruit à plusieurs reprises entre 1623 et 1629, et la façade est achevée selon les sources entre 1641-1643 ou en 1648 ; un pilier central est ajouté en 1776. Restaurée en 1578 après des dégradations, l'église a également utilisé, lors de l'une de ses reconstructions, des pierres de la citadelle protestante. L'édifice est une église à nef unique flanquée de huit chapelles latérales et se termine par un chevet polygonal ; l'abside présente sept pans. La nef est voûtée d'ogives séparées par des arcs doubleaux en plein cintre, l'arc triomphal étant brisé. Au sud, une tribune repose sur deux travées voûtées à liernes et tiercerons ; au‑dessus de chaque chapelle s'ouvre sur la nef une loge par un arc en anse de panier. La façade, de style florentin et assez exceptionnelle dans la région, se développe sur trois niveaux : au rez‑de‑chaussée un porche protège une double porte surmontée d'une niche abritant une Vierge à l'Enfant, le premier étage est percé de quatre ouvertures et le second comporte quatre ouvertures encadrées de pilastres ioniques avec un entablement saillant, le tout couronné par un petit clocher plat. À l'ouest de l'église s'étend un chemin de croix néo‑gothique du XIXe siècle long d'environ 200 mètres, jalonné de quatorze stations composées de petits oratoires identiques présentant une ouverture en arc brisé coiffée d'un gâble à crossettes et encadrée de piliers engagés surmontés de pinacles aigus. L'oratoire terminal, daté du XVIIe ou du XVIIIe siècle, se présente comme une petite chapelle dont la façade s'ouvre largement par une baie cintrée encadrée de pilastres et couronnée d'un fronton brisé surmonté d'une croix. Les oratoires du chemin de croix ont été édifiés entre les XVIIe et XIXe siècles et restaurés au XXe siècle. L'église Notre‑Dame‑de‑Grâce, située à 500 mètres au sud‑est du centre de Gignac dans l'Hérault, dépend de la paroisse Saint‑Benoît‑Val‑d'Érau et de l'archidiocèse de Montpellier. L'église et les oratoires du chemin de croix ont été inscrits aux monuments historiques le 19 novembre 1985, la protection de l'église ayant été transformée en classement le 9 mars 1989 ; la cloche en bronze est classée comme objet depuis 1957.