Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre‑Dame est située à Grâces, dans les Côtes‑d'Armor. Vers 1500, un franciscain de Guingamp fit établir au village de Beuzit une petite loge en forme d'oratoire. Les gouverneurs de la trève de Saint‑Michel en Plouisy décidèrent d'édifier une chapelle et posèrent la première pierre le 12 mars 1507. Anne de Bretagne, de passage à Guingamp en septembre 1505, participa vraisemblablement au financement du chantier. Les travaux furent exceptionnellement rapides : une inscription sur la sablière indique que la charpente était posée le 5 février 1509. Selon une notice manuscrite du XVIIe siècle, le frère Pierre Bilsic, profès du couvent des franciscains, joua un rôle déterminant dans l'entreprise. La sacristie à étage, située dans l'angle rentrant formé par la tour et l'extrémité ouest du bas‑côté méridional, relève d'une seconde campagne probablement vers le milieu du XVIe siècle. Leur couvent ayant été incendié lors du siège de Guingamp en 1591, les cordeliers demandèrent leur transfert à Grâces, où ils s'installèrent en 1614 ; la première pierre de leurs nouveaux bâtiments, au sud de la chapelle, fut posée en 1633. La chapelle resta peu modifiée : un état des lieux de 1665 signale parmi les réparations récentes le portique de la grande porte refait ainsi que la petite tourelle du pigeonnier. Le couvent fut vendu en 1796 puis démoli au début du XIXe siècle. En échange de l'église de Saint‑Michel vendue à la Nation, la commune de Grace, créée en 1794 et devenue Grâces en 1877, reçut celle des Cordeliers. Une délibération de l'an XI mentionne une église négligée, réparée ensuite par abonnements volontaires et quêtes locales ; la chapelle devint alors église paroissiale. En 1829, un incendie détruisit le maître‑autel et endommagea le chœur, qui fut restauré. En 1841, un devis relevait le mauvais état des vitraux et la nécessité de rejointoyer la tour et la flèche ; en mai 1844, la foudre provoqua la chute des trois dernières assises de la flèche et une lézarde dans son pan sud, restauration dirigée par le recteur Le Quéméner. En 1890, le conseil de fabrique proposa une restauration comprenant le remplacement complet du lambris, la réfection des enduits intérieurs et la reconstruction d'un clocheton abattu par le tonnerre en 1846 ; ce projet fut approuvé par l'évêque et le préfet. L'église fut dotée de vitraux neufs en 1996. Elle est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 1er juillet 1907. Pour approfondir, voir la notice de François Merlet, « Notre‑Dame de Grâces », Congrès archéologique de France, session de Saint‑Brieuc, 1949 (Société française d'archéologie, 1950, p. 227‑235), ainsi que les listes des églises et des monuments historiques des Côtes‑d'Armor et la page consacrée à Grâces.
