Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre‑Dame de Hautefage‑la‑Tour (Lot‑et‑Garonne) se situe en contrebas de la tour épiscopale. Elle tire son origine d'une chapelle bâtie sur une fontaine réputée depuis le Moyen Âge pour ses vertus miraculeuses ; Anne de Beaujeu y vint et, selon la tradition, donna naissance à une fille après sa visite, et les dons des pèlerins, parmi lesquels figure Alain d'Albret, ont financé la construction. Selon Georges Tholin, l'édifice a été construit à la fin du XVe siècle, plusieurs éléments intérieurs corroborant cette datation, tandis que le décor sculpté du portail nord semble appartenir au début du XVIe siècle ; la chapelle sud, la sacristie et le presbytère sont d'époques plus tardives. Au début des guerres de Religion, les fonts baptismaux furent transférés de l'église paroissiale Saint‑Pierre de Sarrède à Notre‑Dame, qui fut alors fortifiée ; en 1561 les protestants prirent le village et pillèrent les deux églises, vidant Notre‑Dame de ses ornements, puis des réparations furent entreprises. L'église devint paroissiale en 1595 par ordonnance de l'évêque Nicolas de Villars, qui consacra le maître‑autel en 1598. En 1632 elle est décrite avec la fontaine sous l'autel, entièrement voûtée et flanquée d'une chapelle dédiée à Saint‑Louis, dite Saint‑Éloi lors de la visite pastorale de 1668. La nef se compose de deux travées presque carrées, voûtées en croisées d'ogives légèrement surhaussées ; le chœur se termine par une abside à pans coupés et les retombées s'appuient sur deux colonnes engagées dont les chapiteaux sont à peine indiqués. La voûte du sanctuaire est soutenue par sept arcs qui se rejoignent en une clé commune, l'un de ces arcs correspondant au centre de l'arc triomphal. L'entrée s'ouvre par un portail divisé en deux par un meneau ; son tympan portait des armoiries mutilées et était surmonté d'un motif partiellement coupé par un appentis formant porche, cet appentis ayant été supprimé en 1866 et remplacé par l'auvent actuel. L'église a conservé sa charpente primitive. Le presbytère, adossé au flanc sud et daté des XVIIe et XVIIIe siècles, comporte un niveau de commun, un niveau d'habitation et un niveau de comble organisés autour d'une cour ; les pièces d'habitation sont desservies par une galerie en L formée d'arcades maçonnées et de poteaux de bois, et les ouvertures extérieures datent du XVIIIe siècle. Pour parer des mouvements de terrain, un contrefort a été établi contre le pignon ouest vers le milieu du XIXe siècle ; le projet de 1871 du directeur des travaux G. Belhomme de renforcer et de reconstruire le pignon ne semble pas avoir été réalisé, mais des travaux d'amélioration sont mentionnés en 1873 et des ouvrages d'embellissement en 1877 d'après un devis d'Adolphe Gilles. En raison de problèmes de stabilité de la façade occidentale, la canalisation de la source a été améliorée en 1993 et l'édifice est depuis en cours de restauration. L'église est classée au titre des monuments historiques le 17 mai 1921 et le presbytère a été inscrit le 15 septembre 1994.