Église Notre-Dame de Kernascléden dans le Morbihan

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise gothique

Église Notre-Dame de Kernascléden

  • 24 Rue des Rohan
  • 56540 Kernascléden
Église Notre-Dame de Kernascléden
Église Notre-Dame de Kernascléden
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Crédit photo : Lanzonnet - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVe siècle

Patrimoine classé

Chapelle Notre-Dame (cad. AD 90) : classement par avis de classement du 3 avril 1857

Origine et histoire de l'Église Notre-Dame

L'église Notre‑Dame de Kernascléden, originellement chapelle Notre‑Dame et élevée au rang d'église en 1908, est un édifice catholique du milieu du XVe siècle situé au chef‑lieu de la commune de Kernascléden, dans le Morbihan. Elle est considérée comme une réussite majeure de l'art gothique flamboyant en Bretagne et a été qualifiée de « joyau » et de « reine des chapelles bretonnes » par Arthur de La Borderie. Bâtie en granit et dressée en forme de croix latine, l'édifice se trouve à la lisière de la forêt de Pontcallec, sur la route départementale menant du Faouët à Guémené‑sur‑Scorff.

Une chapelle plus ancienne est attestée avant la construction actuelle : Marguerite de Bretagne la mentionne dans son testament de 1428 et une bulle du pape Martin V approuve la fondation de deux chapelains, ce qui confirme l’importance du site dès le début du XVe siècle. La construction de la chapelle telle qu'on la voit aujourd'hui semble avoir été engagée au profit des vicomtes de Rohan ; des armes sculptées à la croisée du transept et d'autres indices héraldiques attestent de l'intense activité de chantier dans les années centrales du XVe siècle. Une inscription gravée dans le mur nord du chœur indique que la chapelle fut dédiée à la Vierge le 2 septembre 1453 par l'évêque de Vannes Yves de Pontsal, et qu'en 1464 les voûtes furent achevées par Pierre et J. Le Bail.

L'édifice a connu d'importantes réparations et consolidations aux XIXe et XXe siècles : l'ouverture d'une route au XIXe siècle a déchaussé ses fondations, des travaux d'assainissement ont été menés à plusieurs reprises, le sommet du clocher fut endommagé par la foudre en 1876 puis reconstruit de 1877 à 1879 sous la direction d'Édouard Corroyer, et d'autres campagnes de restauration ont eu lieu en 1894‑1895, en 1899 et en 1923, lorsque les peintures murales furent consolidées et que la Danse macabre et la représentation de l'Enfer furent dégagées. Une nouvelle campagne de restauration a été conduite à la fin du XXe siècle. L'édifice demeure propriété de la commune ; la trève de Saint‑Caradec‑Trégomel dont il dépendait devint paroisse autonome en 1908 et commune en 1955, et depuis 2022 un prêtre attitré œuvre à réaffirmer sa vocation mariale.

Sur le plan architectural, l'église se rattache à l'école bretonne du XVe siècle ; son décor sculpté, réalisé en granit malgré la difficulté de taille de cette pierre, fait l'objet d'éloges pour sa qualité et sa richesse maîtrisée. L'extérieur se distingue par une profusion de pinacles couronnant les contreforts — d'où le surnom de « chapelle aux mille clochetons » — et par des balustrades et frises décoratives entourant le chœur. La façade occidentale présente un portail en tiers‑point surmonté d'une rose à huit lobes et d'un clocher‑mur articulé autour d'une large plate‑forme, d'un beffroi percé de baies et d'une flèche octogonale ; une tourelle d'escalier permet l'accès à la plate‑forme.

La façade méridionale, remarquablement travaillée, comporte deux porches : le « porche des dames », plus vaste et richement sculpté, abrite des niches avec statues d'apôtres et un portail décoré de rinceaux, tandis que le « porche des hommes », situé à l'angle du croisillon sud et du chœur, s'orne de statues de saints et d'un trumeau portant un bénitier et une statue de sainte Catherine. Le chevet plat, flanqué de contreforts et percé de trois fenêtres à réseau flamboyant, complète la composition extérieure.

L'intérieur, voûté en pierre — caractère rare en Bretagne — se compose d'une nef à trois travées et d'un unique bas‑côté nord, d'un transept formé de trois croisillons et d'un chœur à trois travées et deux bas‑côtés ; voûtes, doubleaux et ogives retombent sur culs‑de‑lampe, colonnettes et piles aux profils variés. Le vaisseau central du chœur est divisé en huit compartiments par liernes, formant au total vingt‑quatre surfaces triangulaires qui portent un ensemble de peintures.

Les peintures murales forment l'un des ensembles les plus remarqués de l'édifice et comptent parmi les plus importants de la peinture française du XVe siècle en Bretagne selon plusieurs historiens et artistes. On y distingue plusieurs mains : la voûte du croisillon nord représente le Paradis avec anges musiciens et une Ascension peinte sur plaster, tandis que le chœur conserve vingt‑quatre scènes de la vie de la Vierge inspirées des évangiles apocryphes et réparties sur les panneaux de voûte, et que les sept tympans du chœur illustrent la Passion du Christ. Le croisillon sud présente une Danse macabre et une image de l'Enfer, aujourd'hui très fragmentées. Les spécialistes ont souligné la variété iconographique et la qualité technique de ces peintures, exécutées à la gomme pour certaines et à la fresque pour d'autres.

Le mobilier comporte notamment une Vierge à l'Enfant en granit du XVe siècle, une Pietà polychrome du XVIe siècle, plusieurs statues en bois, ainsi que sept autels en granit dotés de piscines liturgiques ; la face du maître‑autel est sculptée d'arcades et d'ornements flamboyants. Enfin, le comble abrite une colonie importante de chauves‑souris, avec seize espèces de Bretagne recensées et observables via une caméra thermique depuis la Maison de la chauve‑souris.

Une légende locale raconte que les mêmes équipes d'ouvriers auraient travaillé à Kernascléden et à Saint‑Fiacre, complétant mutuellement leurs fournitures comme si des anges transportaient les outils d'un chantier à l'autre, image qui illustre de façon imagée la coopération des ateliers au XVe siècle.

Liens externes