Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-l'Assomption
L'église Notre‑Dame‑de‑l'Assomption est une église catholique paroissiale située à Ézanville, dans le Val‑d'Oise. Son chœur, la seule partie vraiment remarquable de l'édifice, a été entrepris dans le style gothique flamboyant et achevé dans un goût Renaissance dans les années 1540. Il comprend trois travées droites et une abside à cinq pans, bénéficie d'un éclairage abondant et présente des proportions modestes (6 m de largeur, 9 m de hauteur, 15,30 m de profondeur) mais d'un grand raffinement. L'architecture se caractérise par des piliers ondulés engagés dans les murs, des frises sculptées de motifs végétaux jouant le rôle de chapiteaux et des clés de voûte pendantes. Les deux dernières travées sont voûtées avec liernes et tiercerons, et l'abside se distingue par des nervures dessinant un motif évoquant des pétales. À l'origine, le côté nord du chœur comportait deux niveaux d'élévation ; aujourd'hui ce dispositif subsiste seulement dans la première travée. Le clocher, implanté obliquement par rapport à l'axe de l'édifice, est attribué au XIVe siècle et présente un caractère assez neutre. La sacristie résulte de la transformation d'une chapelle latérale du XVIIe siècle et une petite chapelle basse subsiste au nord de l'abside. La vieille nef fut démolie en 1832 faute de moyens communaux; une nouvelle nef moderne, dessinée par l'architecte en chef des monuments historiques Sylvain Stym‑Popper, a été édifiée entre 1964 et 1967, sans que la première des cinq travées ni le porche avec baptistère n'aient été réalisés. Lors de la démolition de 1832, le mur occidental élevé a partiellement englobé l'arc triomphal, laissant des arrachements visibles. Le chœur a été classé monument historique par arrêté du 2 avril 1915 et l'église fait aujourd'hui partie du groupement paroissial d'Écouen, Ézanville, Bouqueval et Le Plessis‑Gassot ; des messes dominicales anticipées y sont célébrées le samedi à 18 h. Au cours de restaurations, certaines grandes arcades du chœur ont été murées pour consolider les voûtes et la chapelle nord de l'abside a été ramenée à la moitié de sa hauteur tout en conservant sa clé de voûte Renaissance, ce qui a permis de dégager une fenêtre septentrionale et son décor extérieur. Depuis l'automne 2013, des étais occupent les deux dernières travées du chœur, masquant notamment des fragments de vitraux datés des années 1550–1560 regroupés dans les verrières du chevet. La sculpture extérieure est concentrée sur le pan d'axe, le pan nord‑est et le pan nord de l'abside, où l'on observe larmiers, bandeaux ornés de chimères, feuilles de vigne et quelques motifs figurés partiellement usés. Le clocher, en partie en moellons enduits, comprend trois niveaux dont un beffroi ajouré par deux baies abat‑son en arc brisé par face, tandis que les élévations du chœur sont en pierre de taille et scandées par des contreforts et des corniches moulurées. Le mobilier comprend notamment deux statuettes en pierre classées au titre des objets depuis février 1927 ; datées du XVIe siècle et hautes d'environ 60 cm, elles représentent sainte Catherine d'Alexandrie et un évêque — peut‑être saint Nicolas — et conservent des restes de polychromie mais présentent un état de conservation médiocre. On relève aussi des fragments de vitraux Renaissance illustrant des scènes bibliques et hagiographiques (histoire d'Élie, arbre de Jessé, Adoration des Mages, épisode de saint Nicolas, Crucifixion), une clôture de chapelle richement sculptée et des fonts baptismaux. Orientée irrégulièrement vers le sud‑est au chevet et implantée rue de l'Église à l'écart des commerces, l'église, dont l'élévation méridionale est en grande partie enclavée, illustre la transition entre le gothique flamboyant et les apports de la Renaissance dans l'architecture religieuse locale.
