Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-l'Assomption
L'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne) est une église catholique inscrite à l'inventaire des monuments historiques depuis 2003. Un premier édifice roman est mentionné dès 1315 et apparaît encore en 1387 dans le pouillé de Comminges ; il avait une forme cruciforme d'environ 24 mètres sur 24, une tour-clocher de trois étages surmontée d'une flèche et était entouré du cimetière communal au XVIIIe siècle. Le portail en marbre de Saint-Béat, daté de 1541, a été remonté au nord de la nouvelle église en 1892. Jugée trop petite pour accueillir l'afflux estival, l'ancienne église fit l'objet d'un projet de reconstruction mentionné en 1834. L'architecte Émile Loupot fut chargé des travaux par le conseil municipal en 1847 ; entre 1847 et 1857 il reconstruisit la nef et le chevet sur l'emplacement de l'ancienne église, conservant la porte d'entrée nord de l'ancien bâtiment. L'édifice néo-roman actuel se compose d'une nef unique voûtée en berceau bordée de chapelles et d'un sanctuaire à trois absides voûtées en cul-de-four ; il mesure environ 45 mètres de longueur pour 24 mètres de largeur. La façade occidentale et la phase finale de restauration furent réalisées entre 1890 et 1897 par É. Loupot, et une tour carrée sans flèche fut achevée en 1897. Les peintures murales intérieures, exécutées par Romain Cazes entre 1852 et 1856 avec l'aide de Bertrand Bernard pour la décoration, ornent le chœur, l'abside et diverses chapelles. Les compositions du chœur et de l'arc triomphal représentent notamment la Vierge à l'Enfant flanquée d'archanges, une cohorte de saints et des scènes reliant le sacrifice eucharistique au sacrifice du Golgotha. Les voûtes de l'abside portent un Couronnement de Marie entouré d'anges, avec une inscription latine inspirée du Cantique des cantiques. Les vitraux du chœur, signés Ernest Lami de Nozan (1850), comportent des panneaux consacrés au Baptême du Christ et à sainte Germaine de Pibrac, ce dernier remplaçant un panneau antérieur en 1867 par les ateliers Groussard. En 1977, des travaux d'assainissement côté ouest ont mis au jour des sarcophages haut-médiévaux antérieurs à la fondation de l'ancienne église. Des campagnes de restauration menées en 2017 par l'association de sauvegarde des peintures de Luchon, la Région Occitanie, le Conseil départemental et la DRAC ont permis de réparer la toiture, de consolider les fissures et de restaurer les peintures et tableaux du chœur. Le maître-autel en marbre blanc et gris de Saint-Béat est l'œuvre du maître-marbrier Aimé Geruzet de Bagnères-de-Bigorre. Le grand orgue de tribune, construit par Aristide Cavaillé-Coll en 1870, possède un buffet en chêne sculpté et fait l'objet d'une protection au titre des objets depuis le 3 mars 2016. L'orgue accueille des organistes en résidence pour les concerts et des titulaires pour les cérémonies : Pierre Queval a été nommé organiste en résidence en septembre 2020 pour trois ans ; Guy James a été titulaire de 2007 à 2019 et Erwan Letertre est titulaire depuis 2019 (inscrit officiellement depuis le 15 août 2020). Le clocher abrite quatre cloches dont une datée de 1596 fondue pour la confrérie de Sainte-Croix, deux cloches de 1832 parrainées par les familles Bonnemaison et Tron, et une cloche de 1923 offerte par Pierre et Odette de Gorsse ; la cloche en bronze dite "Abraham" de 1596 est classée au titre des objets. Le mobilier comprend des tableaux de Bertrand Bernard (1893), Alexandre-François Caminade (XIXe siècle) et Romain Cazes (1860), des statues anciennes provenant de la chapelle Saint-Étienne de Barcugnas, quatre bannières du XIXe siècle, un calice en argent doré du XVIIe siècle et un coffre du XVIIe siècle inscrits aux inventaires. Les peintures monumentales et les tableaux de Romain Cazes sont référencés dans la Base Palissy. Sur le plan matériel, la construction est en calcaire bleu veiné de blanc, plusieurs éléments sculptés du portail nord portent des inscriptions latines tirées de l'Ecclésiaste et d'Isaïe rappelant la vocation de la maison de prière, et le tympan du portail ouest, dû à Geruzet et Cassagnavère, représente l'Assomption de la Vierge entourée d'anges musiciens et comporte un chrisme. Malgré des altérations causées par des infiltrations et des fissures, l'église conserve un ensemble ornemental et mobilier largement contemporain de sa reconstruction au XIXe siècle.
