Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-l'Assomption
L'église Notre‑Dame de Moncucq, aujourd'hui Notre‑Dame‑de‑l'Assomption de Belvès (Dordogne), dépendait à l'origine d'un monastère bénédictin fondé au IXe siècle et fait partie de la paroisse Notre‑Dame de Capelou. Les premiers bâtiments de l'abbaye furent détruits lors d'incursions vikings au cours du IXe siècle ; une restauration est entreprise en 853 par Odon, soutenu par Abbon de Saint‑Martial, qui apporte notamment des reliques. De nouvelles destructions dues aux Vikings entraînent une restauration à la fin du IXe siècle et la transformation du monastère en prieuré ; il ne reste aujourd'hui rien de cette église primitive, dont seul le chœur aurait été en pierre. L'église est mentionnée dans des documents du XIIe siècle et une bulle pontificale de 1153 transfère les droits du prieuré à l'abbaye de Sarlat, qui prend ensuite la charge des nominations locales. Probablement détruite lors des événements liés à la croisade contre les Albigeois, elle fait l'objet d'un chantier de reconstruction au XIIIe siècle puis d'une nouvelle reconstruction entre 1250 et 1270 ; des initiatives locales et des quêtes pontificales contribuent aux travaux. Le XIVe siècle est marqué par l'occupation anglaise, la peste et des difficultés économiques, puis par des campagnes de restauration soutenues par des indulgences accordées en 1371. Après la guerre de Cent Ans et une période de ruines, la nef médiévale antérieure ayant été détruite, la reconstruction de la fin du XVe siècle aboutit à un édifice achevé vers 1490, plus petit que l'église du XIIIe siècle. Pendant les guerres de Religion la ville et le prieuré subissent plusieurs sièges, pillages et massacres ; l'église est réparée entre 1595 et 1610, puis connaît de nouveaux travaux intérieurs en 1727. Vendue comme bien national en 1796, l'église et le presbytère sont achetés par Jean Cosse ; le presbytère est démoli, puis, après le Concordat de 1801, la veuve du propriétaire restitue les biens à la paroisse, permettant la construction d'un nouveau presbytère. Au début du XIXe siècle la charpente et la couverture de la nef sont refaites et le mobilier très endommagé est remplacé par des éléments récupérés dans l'église des Jacobins, notamment la chaire et l'autel de la Vierge, certains autels provenant peut‑être de la chapelle Saint‑Nicolas. À partir de 1820, le curé Gamot dirige d'importants travaux intérieurs : peintures, tribune d'orgue (1821) et mise en place d'un orgue ancien dont la marque du facteur Gadaud apparaît en 1854. D'autres campagnes de restauration sont conduites en 1877 et 1894 par les architectes Lavoine et Lambert ; au XXe siècle on relève divers actes d'entretien et de réparation (carrelage en 1901, consolidation d'un pilier et électrification de l'orgue en 1957, protection du trésor en 1960, refonte de la pente du toit en 1966, réparation du clocher‑porche après un coup de foudre en 1971 et restauration des orgues en 1986‑1987). Une étude de restauration générale a été réalisée en 2001, la restauration extérieure s'est déroulée de 2003 à 2007 et la restauration intérieure, visant à restituer le décor des XVIIe et XVIIIe siècles, a connu plusieurs phases dont la phase III s'est achevée en 2017. Les campagnes ont mis au jour des peintures murales du XVIIe siècle (notamment saint Pierre délivré par les anges et un saint Pierre prêchant l'égalité devant Dieu) ; des décors du XVIIIe siècle subsistent sur l'abside, en partie masqués par des boiseries, et des figures bibliques, des vertus et des Pères de l'Église figurent sur les travées et les voûtes. Classée au titre des Monuments historiques en 2000 après une inscription initiale en 1948, l'église a fait l'objet d'une campagne de restauration engagée en 2002. Le buffet et la quasi totalité des tuyaux de l'orgue datent de la fin du XVIIIe siècle ; l'instrument a été installé par le facteur Gadaud en 1854, modifié au XXe siècle, restauré en 1986 par Gerhard Grenzig selon les plans de Francis Chapelet, démonté en 2009, restauré en 2014, remonté en 2015 avec l'adjonction d'un troisième clavier par les ateliers de Bertrand Cattiaux et inauguré le 1er juillet 2016 par Olivier Latry.