Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-l'Assomption
La paroisse de Gouzangrez serait d'origine XIe siècle, selon l'abbé Vital Jean Gautier, et l'église est dédiée à la Vierge sous le vocable de l'Assomption. Sous l'Ancien Régime, la cure dépendait du doyenné de Meulan, de l'archidiaconé du Vexin français et de l'archidiocèse de Rouen, le collateur étant l'abbé de l'abbaye Saint‑Vincent de Senlis. Cette abbaye possédait un prieuré voisin placé sous la protection de sainte Geneviève, où un des chanoines réguliers tenait la fonction de curé. Le prieuré fut dissous à la Révolution et ses biens vendus comme biens nationaux ; le logis prioral devint ensuite une maison d'habitation. La Révolution entraîna aussi l'intégration de Gouzangrez au nouveau diocèse de Versailles, puis, à la création du Val‑d'Oise, au diocèse de Pontoise en 1966 ; aujourd'hui la paroisse est affiliée à Avernes et Marines, et les messes dominicales y sont célébrées quatre fois par an aux horaires indiqués.
Architecturalement, la nef unique romane primitive, datée de la fin du XIe siècle, subsiste ; le portail occidental, remplacé au début du XIIe siècle (années 1120) et restauré au XIXe siècle, reste l'élément le plus remarquable à l'extérieur, notamment par ses quatre chapiteaux identiques. Au second quart du XIIIe siècle, un transept et un chœur gothiques furent ajoutés ; ces parties, élégantes à l'origine, ont subi de nombreuses transformations. Les petites chapelles latérales ou enfeus qui flanquaient la première travée du chœur furent démolies avant la fin du Moyen Âge, la chapelle nord fut agrandie pour servir de sacristie et le croisillon sud fut amputé lors de l'implantation du logis prioral, sans doute au XVIIe siècle. La croisée du transept conserve en grande partie sa structure gothique, tandis que la croisée et le chœur furent revoûtés à la Renaissance, ce qui confère à ces espaces un aspect éclectique. L'étage de beffroi du clocher s'est effondré et a été reconstruit en époque moderne sans souci de style, et des remaniements supplémentaires interviennent au XIXe siècle, avec des restaurations et des décors intérieurs dans le goût néogothique et une polychromie architecturale datée du XIXe siècle. L'église, son logis prioral mitoyen et l'enclos du cimetière, comprenant le soubassement de la croix daté du XIIIe siècle, forment un ensemble qui marque l'identité du village. L'église Notre‑Dame a été inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 16 juin 1926.