Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-l'Assomption
L'église Notre-Dame-de-l'Assomption, paroissiale catholique dédiée à l'Assomption, se situe au centre-ville de La Ferté-Alais, sur la rive droite de l'Essonne, près de la route départementale 449, dominant la place du Château et la rue Notre-Dame. Une chapelle à charpente bois, sans clocher ni abside, existait déjà dans l'enceinte du château de La Ferté-Baudoin au XIe siècle. Entre 1114 et 1130, à la demande de Mgr Thouin, abbé de Morigny, elle fut remaniée : sur les bases de la nef et du chevet on édifia une structure plus importante, avec, sans doute dès 1120, les premières croisées d'ogives d'Île-de-France, annonciatrices de l'architecture gothique. Vers 1140 furent ajoutés le transept, le chœur et le clocher ; la flèche de pierre, achevée vers 1165, se terminait alors par une pomme de pin. Au milieu du XIIe siècle la nef fut surélevée et divisée en trois travées ; un cloître et un prieuré complétèrent l'ensemble à la même époque. Une horloge d'origine anglaise fut installée au clocher au XVe siècle ; le portail primitif fut conservé et une petite porte ajoutée au XVIe siècle. La flèche fut restaurée en 1631 et surmontée d'une croix de fer et d'un coq. Quatre cloches furent mises en place en 1775, dont seule la plus grosse subsiste après que les trois plus petites furent fondues pendant la Révolution. Un orgue fut installé le 11 novembre 1858. L'édifice fut classé au titre des monuments historiques par Prosper Mérimée en 1862 ; l'autel de la Vierge fut acquis l'année suivante, des lustres furent ajoutés en 1878 et un chemin de croix en plâtre en 1881. Le clocher fut frappé par la foudre en 1915 ; deux cloches furent bénites en 1923 par Mgr Charles-Henri-Célestin Gibier et une statue de Sainte Jeanne d'Arc fut ajoutée en 1929.
L'église actuelle reprend les dimensions de la chapelle primitive : quarante-trois mètres de longueur, neuf mètres quatre-vingt de largeur pour la nef et le chœur, et vingt-deux mètres au niveau du transept ; le clocher culmine également à quarante-trois mètres. Élevée sur une chapelle romane, elle a été construite selon les critères du gothique naissant, reprenant les croisées d'ogives et la nef plus élevée que le chœur. La partie basse et les contreforts sont en calcaire, les parties supérieures en grès, les chapiteaux restant en calcaire. Le plan, traditionnel en croix latine, l'oriente selon l'axe est‑ouest.
La nef, divisée en trois travées et éclairée par six fenêtres, est couverte d'une voûte en berceau brisé à croisées d'ogives quadripartites, d'une portée de neuf mètres quatre-vingt et culminant à douze mètres ; elle repose sur des colonnes torses dont les chapiteaux sont sculptés de feuilles d'acanthe, d'artichaut, d'arum et de consoude. À la troisième travée, la voûte s'appuie sur des consoles encastrées dans les murs du transept et les clés de voûte sont ornées d'une fleur de primevère. Le transept présente un croisillon nord dédié à la chapelle Saint-Joseph et un croisillon sud dédié à la chapelle de la Sainte-Vierge ; chacun est éclairé par deux fenêtres en plein cintre surmontées d'oculi et prolongé par des absidioles éclairées par trois baies. Le chœur comprend une travée droite et une abside à trois colonnes, avec deux rangées de trois fenêtres. Le portail est encadré de six colonnettes et décoré de feuilles aplaties.
Le clocher comporte quatre niveaux superposés dont la base correspond au croisillon nord ; un escalier droit mène au premier étage voûté, le second étage non voûté abritait l'horloge à trois poids de pierre du XVe siècle et s'atteint par un escalier à vis dans une tourelle nord, et le troisième étage, accessible par une échelle, accueille les trois cloches — Scolastique-Constance (1775, en Fa dièse), Jeanne d'Arc (1923, en Sol dièse) et Bernadette (1923, en Si) — et s'ouvre par huit baies géminées. Le quatrième étage sert d'assise à la flèche octogonale en grès, complétée par quatre clochetons appelés « les Dames » et percée de lucarnes à colonnettes et frontons triangulaires ; une croix de fer de trois mètres soixante, surmontée d'un coq, remplace la pomme de pin d'origine.
L'autel comporte un panneau de bois provenant d'un coffre de style Henri IV, sculpté et représentant la Vierge entourée de saint Jean‑Baptiste, sainte Madeleine, saint Joseph et sainte Anne. Le tambour de la porte est orné de bas-reliefs figurant les douze Apôtres. Le buffet d'orgue du XVIIIe siècle qui surplombe l'autel est classé au titre des monuments historiques depuis 1912 ; les bancs en bois taillé datant de 1725 sont classés depuis 1975.