Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-l'Assomption de La Villeneuve-Saint-Martin
L'église Notre‑Dame‑de‑l'Assomption se situe au hameau de La Villeneuve‑Saint‑Martin, sur la commune d'Ableiges dans le Val‑d'Oise, au cœur du Parc naturel régional du Vexin français. Petit édifice paroissial, elle répond à un plan initial comprenant une nef de deux travées, un transept et un chœur d'une seule travée terminé par un chevet à pans coupés. Construite vers le début du XIIIe siècle, vraisemblablement entre 1210 et 1230, elle relève du premier gothique ; les voûtes de la nef ont été ajoutées une génération plus tard et l'étage de beffroi du clocher n'a peut‑être jamais été achevé. Un bas‑côté nord fut adjoint à une époque indéterminée, mais il a disparu, de même que le croisillon sud, remplacé par la sacristie, ainsi que les voûtes de la nef et du croisillon nord. La suppression de la paroisse au début du XIXe siècle et le rattachement du village à Ableiges entraînèrent un défaut d'entretien qui mena l'édifice proche de la ruine. Inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 20 novembre 1931, l'église a finalement fait l'objet d'une restauration intégrale en 1988 sous la municipalité de Jacques Darcourt et se présente aujourd'hui en excellent état. Ableiges est aujourd'hui rattaché à la paroisse Avernes et Marines et Notre‑Dame accueille des messes dominicales environ quatre fois par an, à 9 h 30 ou 11 h 00.
Implantée rue de l'Église, près de la route de Paris à Rouen, la façade occidentale donne sur un petit parvis tandis que les élévations latérales et le chevet sont en grande partie enclavés dans des jardins privés ; le chevet et le clocher restent toutefois visibles depuis l'approche du hameau. Le plan actuel, devenu irrégulier suite aux démolitions, comprend la nef de deux travées, la croisée du transept qui sert d'assise au clocher en bâtière, le croisillon nord prolongé vers l'ouest par une niche contenant le confessionnal et vers l'est par la petite chapelle des fonts baptismaux, la sacristie occupant partiellement l'emplacement du croisillon sud, et le chœur unique. La croisée du transept et le chœur conservent des voûtes d'ogives ; la nef et le croisillon nord sont plafonnés en bois à poutres apparentes et conservent néanmoins l'ensemble des supports des anciennes voûtes.
L'intérieur manifeste la qualité des supports et des voûtements : arcs‑doubleaux en tiers‑point, ogives au profil d'une fine arête entre deux tores, clés de voûte sculptées et chapiteaux ornés de feuillages variés, parfois perlés ou enroulés en crochets. La croisée du transept, de plan carré et de même largeur que la nef et le chœur, est délimitée par quatre arcs‑doubleaux à double rouleau dont la clé porte une rosace à huit pétales ; les ogives retombent sur des tailloirs carrés accueillant des faisceaux de colonnettes. Les grandes arcades ouvertes au nord, aujourd'hui bouchées, semblent avoir été percées dans un mur préexistant, d'où leur aspect peu mouluré. Le croisillon nord, dépourvu de voûte et pour l'essentiel muré, conserve des boiseries organisées sur trois registres avec un confessionnal intégré, un escalier, un débarras et une chapelle baptismale ouverte par une arcade en plein cintre. Le chœur, profond et presque aussi vaste que la nef, présente des chapiteaux à feuilles plates et une baie axiale obstruée par un retable de pierre.
À l'extérieur, l'édifice offre un appareil régulier en pierres de moyen appareil, des contreforts marqués et des toitures à deux rampants ; le clocher conserve un étage mais l'étage de beffroi manque et plusieurs ouvertures de l'étage du clocher ont été murées. Parmi les éléments de mobilier, la cloche en bronze fondue par Nicolas Leclerc en 1603 est classée au titre des objets depuis juillet 1991. Le mobilier comprend également un grand Christ en bois du XVIe siècle, le retable majeur en pierre avec une niche abritant la Vierge et deux statues de saint Jacques et de sainte Barbe attribuées au XVIIe siècle, des boiseries du croisillon nord avec le confessionnal, une chaire à prêcher ornée de volutes baroques et des panneaux de la cuve des fonts baptismaux apparemment néo‑gothiques. Malgré l'absence d'un portail occidental ou d'un clocher richement décoré, l'église se distingue par la finesse de son architecture intérieure et l'harmonie de ses proportions.
