Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-l'Assomption
L'église Notre‑Dame‑de‑l'Assomption se situe à Livré‑sur‑Changeon, en Ille‑et‑Vilaine. Fondé en 1023 par Geoffroy Ier, comte de Rennes, le prieuré dépendait de l'abbaye Saint‑Florent de Saumur ; il fut cédé en 1606 aux Jésuites de Rennes puis, après leur expulsion en 1762, au Collège de Rennes. Les parties les plus anciennes, le transept et le chœur, remontent aux XIe‑XIIe siècles ; l'abside et les absidioles datent du XIIe siècle. La nef et le bas‑côté sud appartiennent au XVIe siècle ; le bas‑côté nord a été reconstruit à la fin du XIXe siècle (1887‑1889) par Aristide Folie. La façade ouest et son portail furent repris au XVIe siècle : le portail porte une inscription attribuée au XVIe siècle, lue comme 1515 ou 1551 selon les sources. Le clocher, initialement formant une tour‑lanterne, a été remanié au XVIIIe siècle, et des travaux au XIXe siècle dirigés par Aristide Tourneux concernèrent la sacristie (1847) et le chœur (1863‑1864). L'édifice a été inscrit aux monuments historiques le 6 janvier 1926 ; l'abside et les deux absidioles ont été classées le 21 décembre 1982. L'église présente un plan en croix latine avec une croisée cubique couverte d'une toiture à quatre pans en dôme, surmontée d'un clocheton. Le chevet suit le plan bénédictin : chœur en abside accompagné d'une absidiole sur chaque bras du transept, voûtées en cul‑de‑four et percées de baies en plein cintre. L'intérieur, voûté de charpente, voit la nef s'ouvrir sur les bas‑côtés par de grandes arcades ogivales du XVIe siècle tandis que l'arc diaphragme, roman, est en plein cintre à simple rouleau. Le transept et le chœur conservent une polychromie et un appareillage remarquables du XIIe siècle : les arcs sont montés avec des claveaux alternant grès roussard et calcaire, posés sur des colonnes de grès, ce qui crée un fort effet décoratif. Les bras du transept sont séparés de la croisée par deux arcs de plein cintre superposés, disposition originale évoquant certains modèles carolingiens, tandis que l'arc délimitant le chœur, brisé, signale une reconstruction postérieure. L'absidiole sud a livré des traces de peinture murale, notamment des fleurettes au pochoir probablement datables du XVIe siècle. Le clocher présente sur chacune de ses faces des fenêtres géminées aux cintres portés par de petites colonnettes, et l'édifice conserve un ensemble de quatre cloches fondues aux XIXe et XXe siècles par les maisons Bollée et Paccard. Cet ensemble architectural témoigne d'une longue histoire marquée par des éléments romans bien préservés et par des remaniements successifs aux XVIe, XVIIIe et XIXe siècles.