Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-l'Assomption
L’église Notre-Dame-de-l’Assomption, dédiée à la Vierge Marie et connue comme l’église des artistes du diocèse de Metz, se situe rue de la Chèvre, dans le quartier de Metz-Centre. L’édifice, fortement marqué par le caractère jésuite, a été construit sur l’emplacement d’un temple calviniste attribué aux Jésuites au XVIIe siècle. La Compagnie de Jésus s’était implantée à Metz et a d’abord aménagé le temple avant d’entreprendre la construction d’une nouvelle église dont la première pierre fut posée le 25 mars 1665. Les travaux, interrompus à plusieurs reprises faute de ressources et par la mobilisation des ouvriers, connurent des reprises au cours du XVIIIe siècle : le chantier reprit en 1735, l’église fut bénie le 25 novembre 1739 et consacrée le 1er octobre 1741 par Mgr de Saint Simon. Autour de l’église, les Jésuites édifièrent un complexe abritant un collège qui fonctionna jusqu’à la suppression de l’ordre en France en 1762 ; une tentative de reprise en 1763 échoua, puis les bénédictins de Saint-Symphorien prirent la relève en 1768 jusqu’à la suppression de l’établissement en 1794. L’édifice accueillit des cérémonies officielles, notamment une action de grâce en 1744 en présence de la reine Marie Leszczynska et du dauphin, et il joua un rôle important pendant la Révolution : en 1793 il devint le centre des réunions du Club des Jacobins de Metz et pouvait recevoir plus de 1 700 personnes ; en 1795 il fut transformé en Temple Décadaire. En 1802 le bâtiment fut rendu au culte catholique pour la paroisse Notre-Dame, dont le premier curé fut M. Nicolas Francin. Au XIXe siècle l’église fit l’objet de restaurations, notamment l’aménagement du chœur sous la direction de l’architecte Pierre-François Gautiez en 1833, et en 1844 Paul Verlaine y fut baptisé. L’église est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 18 décembre 1968.
La façade à deux étages, avec colonnes jumelées doriques, témoigne d’une forte influence du noviciat des Jésuites de Paris, et plusieurs œuvres intérieures s’inspirent de Nicolas Poussin. Le mobilier provient en grande partie de Trèves, ancien siège archiépiscopal, et les confessionnaux datent du XVIIIe siècle ; la statuaire des autels principaux et du chœur est due à l’Autrichien Molknecht (1830). Vingt-et-une verrières réalisées par Laurent-Charles Maréchal entre 1841 et 1860 forment trois cycles : la primauté de Pierre dans le chœur, la Vierge dans le transept et l’Église dans la nef, illustrant l’évolution des techniques de fabrication du XIXe siècle. Trois vitraux originaux, perdus ou abîmés par un orage de grêle en 1942, furent remplacés au début du XXe siècle — une Nativité, une Annonciation et la Dormition transformée en Cène — et l’ensemble des vitraux a fait l’objet d’une restauration approfondie entre 2009 et 2014 par l’entreprise Parot; le vitrail original de l’Annonciation, retrouvé dans les combles, a été reconstitué et replacé dans son programme iconographique. Le buffet d’orgue, daté de 1729 et classé comme objet en 1968, contient un orgue Mutin-Cavaillé-Coll inauguré par Charles‑Marie Widor ; de grands organistes du XXe siècle s’y sont produits et de nombreux concerts et enregistrements ont été réalisés sous l’impulsion du titulaire Philippe Delacour.
Les photographies et vues de l’édifice montrent notamment l’intérieur du chœur, une statue de Marie-Madeleine, les vitraux de la haute nef, les nefs et le grand orgue, la statue du chœur, des nefs latérales et chapelles, ainsi que des vues extérieures rue de la Chèvre, la partie supérieure de la façade et le chevet.