Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-l'Assomption
L'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Montgeroult, catholique paroissiale, se situe à l'écart du village de Montgeroult, dans la vallée de la Viosne, au sein du Parc naturel régional du Vexin français (Val-d'Oise). Probablement fondée vers 1070, elle dépendait de l'abbaye de Saint-Denis pendant l'Ancien Régime, bien que la tradition locale de l'existence d'un prieuré adjacent ne soit pas confirmée par des documents. Pour un édifice de petite taille, l'architecture est de qualité ; la base du clocher et l'arc triomphal en plein cintre renvoient à une phase romane ancienne, tandis que le chœur et la base du clocher ont été remaniés dans un langage gothique au tournant des XIIe et XIIIe siècles. Les six travées orientales ont été bâties en plusieurs campagnes reflétant l'évolution du style gothique jusqu'au gothique rayonnant apparent à l'étage supérieur du clocher. La nef courte avec ses deux bas-côtés date d'une campagne plus tardive et porte des marques de la Renaissance ; sa façade et certains traits rappellent l'œuvre de l'architecte Nicolas Le Mercier de Pontoise. Le porche méridional ajouté sous le curé Gestin a été construit en 1714 et a endommagé la frise des Apôtres, l'un des éléments remarquables de l'édifice. Classée au titre des monuments historiques depuis le 8 avril 1941, l'église est aujourd'hui affiliée à la paroisse Avernes et Marines et n'accueille les messes dominicales que quatre fois par an.
L'édifice, orienté selon un plan cruciforme inscrit dans un rectangle, se compose d'une nef de deux travées voûtées d'ogives, de bas-côtés, d'une base de clocher servant de croisée du transept, d'un chœur d'une vaste travée flanqué d'une chapelle nord et d'une chapelle sud de deux travées. L'intérieur présente deux niveaux d'élévation : grandes arcades et niveau supérieur aveugle dans la nef, et anciennes galeries ouvertes sur combles dans le chœur. La nef, malgré son voûtement tardif, paraît homogène ; les grandes arcades retombent sur des tailloirs carrés et des supports de types distincts selon la règle de la superposition des ordres. Les bas-côtés mêlent réminiscences gothiques et motifs de la Renaissance, et conservent quelques fenêtres en plein cintre et lancettes. Les croisillons et les chapelles orientales présentent des profils d'ogives et des tailloirs caractéristiques de la première période gothique, tandis que la base du clocher montre un remaniement gothique à l'instar des croisillons. Le clocher central comprend trois étages : la base romane remaniée et deux étages de beffroi gothiques, l'étage supérieur présentant des traits du style rayonnant tels que des arcatures et des colonnettes à chapiteaux aux profils élancés.
Extérieurement, l'église est bâtie en pierre de taille d'une carrière locale ; le chevet plat révèle deux campagnes de construction et est animé par contreforts et corniches. Les parties Renaissance se lisent dans la tourelle d'escalier ronde et dans la frise extérieure des Apôtres et Évangélistes, éléments extérieurs de facture tardive liés aux aménagements seigneuriaux. L'enclos et l'environnement immédiat ont été affectés par l'emprise du château : la façade occidentale ouvre sur le parc seigneurial et n'est pas visible depuis la voie publique, le cimetière ancien s'étend essentiellement au nord de l'église et une partie du terrain au sud est enclavée entre communs et chapelle.
L'édifice a fait l'objet de multiples campagnes de restauration du XIXe siècle au XXe siècle : réparations et couvertures au XIXe, une campagne importante autour de 1903-1906, démarches d'inscription dans les années 1920, classement obtenu en 1941, puis travaux de restauration financés et conduits dans les années 1950 sous la direction d'un architecte en chef et une restauration complète du clocher menée en 1980.
Le mobilier comprend plusieurs œuvres classées au titre des objets : une Vierge à l'Enfant en pierre polychrome dite Notre-Dame du Mont-Carmel (XIVe siècle), un Christ en croix en bois taillé et peint (limite XIIIe/XIVe siècle), une Vierge sculptée placée sous le porche (dernier quart du XVIe siècle) et un bâton de procession du XVIIIe siècle. S'y ajoutent des retables et boiseries d'époques diverses — dont un retable majeur offert par le président Chevalier et dédié à l'Assomption —, la tribune seigneuriale de 1643, un dais de retable gothique flamboyant et la chaire à prêcher offerte par Jean de Dosnon. Plusieurs épitaphes et plaques de fondation émaillent les piles et contreforts, témoignant des donateurs et paroissiens anciens.