Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-l'Assomption
L'église Notre-Dame-de-l'Assomption, inscrite aux monuments historiques, est une église gothique du XIIIe siècle située à Saint-Dizier en Haute-Marne. Sa construction a commencé en 1202 sur l'ordre de Guy II de Dampierre et de Bourbon et dépendait alors du diocèse de Châlons. Elle a été endommagée au XVIe siècle ; Louis XIII fit réparer la tour, y fit encastrer quatre boulets et fit apposer une inscription rappelant que les ruines causées par Charles V en 1544 sous François I furent réparées sous son règne en 1634. L'incendie de 1775, qui ravagea une grande partie de la ville, entraîna une reconstruction importante dont la réfection fut confiée à l'architecte Darsonval à la charge de la ville. La tranche 1779-1782 fut menée à terme, puis Philippe d'Orléans prit en charge la reconstruction du chœur entre 1788 et 1790 par l'architecte Joyeuse de Châlons. Pendant la Révolution, le bâtiment fut transformé en temple de la Raison et de nombreux objets et statues disparurent. Le culte catholique y fut rétabli avec le Concordat de 1801, suivi de travaux qui supprimèrent le plafond de la nef et restituèrent les chapelles de la Vierge et de saint Joseph.
La façade ouest présente trois portails et, au sud, une tour ; le grand portail est surmonté d'une large baie ogivale géminée, flanquée à gauche d'un petit portail et à droite d'une tour carrée coiffée d'une plate-forme avec balustrade. Les statues du portail ont disparu. L'église comprend trois vaisseaux et quatre travées.
L'orgue principal provient de l'abbaye de Larrivour, près de Lusigny-sur-Barse ; réalisé par Jean Richard ou Jacques Crochu entre 1740 et 1750, il fut déplacé en 1791. Aristide Cavaillé-Coll le modifia en 1862 en conservant le buffet et les tuyaux, et cet instrument classé fut inauguré par un concert de Camille Saint-Saëns le 23 octobre 1862 ; Cavaillé-Coll y intervint encore en 1869 et 1886, puis Louis Georgel remania le positif en 1935. Un autre orgue, placé dans le chœur, est l'œuvre de Ducrotet en 1848 et fut repris par Mutin en 1904 ; ces modifications sont classées, à l'inverse d'une intervention ultérieure de Georgel.
La chapelle sud-ouest conserve une mise au tombeau du XVIe siècle présentée dans un écrin rehaussé d'un vitrail relatant la translation de saint Marcien, évêque de Tortone. L'église possède également une sainte Barbe, un Christ aux liens du XVIIe siècle, une Vierge à l'Enfant en bois du XVe siècle déplacée du linteau du portail, un Christ des fonderies de Sommevoire de 1860 et un saint Nicolas en pierre du XVIe siècle, ainsi que des stalles et sculptures du chœur et l'orgue du chœur.
Les vitraux de la nef, datés de 1863, furent offerts par les corporations de la ville ; le côté sud est décoré uniquement de figures féminines profitant de la meilleure lumière. Dans le chœur, le vitrail représentant l'Assomption date de 1895 ; d'autres verrières figurent saint Marcien, sainte Anne, sainte Cécile, sainte Marthe et sainte Catherine d'Alexandrie.
L'église possède une porte de la Miséricorde établie dans le contexte du jubilé de la Miséricorde proclamé par le pape François, qui s'est étendu du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016. Le portail a été inscrit au titre des monuments historiques le 12 mars 1942 ; cette inscription a été remplacée en 1990 par une protection portant sur la totalité de l'édifice.