Origine et histoire de l'Église Notre-Dame de l'Assomption
L'église Notre‑Dame‑de‑l'Assomption de Samoëns, ancienne collégiale, se situe dans la commune de Samoëns en Haute‑Savoie et a été inscrite au titre des monuments historiques en 1987.
La première mention de l'église remonte à 1167. Elle a été détruite lors de l'invasion bernoise de 1476. En 1575, elle s'affranchit de la tutelle de l'abbaye de Sixt et devient collégiale du diocèse de Genève. De l'édifice primitif subsistent la partie inférieure de la tour‑clocher, datée du XIIIe siècle, et la chapelle Saint‑Claude, du XVe siècle. Les travaux se sont poursuivis par étapes : le porche et le bas‑côté droit sont achevés en 1555, le chœur en 1605, le bas‑côté gauche en 1621 et la sacristie en 1840. Désaffectée à la Révolution, l'église redevient lieu de culte en 1802. Les chantiers et la décoration ont été l'œuvre des Maçons de Samoëns, tailleurs de pierre réputés. En 1917 Marie‑Louise Cognacq‑Jaÿ a financé la rénovation intérieure, réalisée en staff d'inspiration néo‑gothique. L'édifice a été entièrement restauré entre 1978 et 1982.
Le clocher est la partie la plus ancienne ; sa base subsiste mais les quatre clochetons d'angle ont été abattus à la Révolution et remplacés par un toit plat. Le portail de 1555 porte les armoiries de monseigneur Biord et du cardinal Gerdil, tous deux natifs de Samoëns. Cette entrée n'est pas axée sur la nef : lors de la reconstruction après 1476 elle a été décalée vers la droite à cause d'un ensablement provoqué par une crue du Clervieux. Les nefs latérales sont asymétriques ; celle du midi, à droite, est plus claire que celle du nord, à gauche. Le chœur, édifié en 1605, a la forme d'un demi‑dodécagone et est éclairé par cinq fenêtres garnies de vitraux datés de 1982. Ces vitraux représentent les "Quatre Couronnés", saint François de Sales, Ponce fondateur de l'abbaye de Sixt, monseigneur Biord et le cardinal Gerdil. L'autel en marbre porte la date de 1775. La chaire en bois, dans le style Louis XIII, a été réalisée en 1699 par Claude‑François Rouge. Le bénitier a été sculpté en 1844 dans du marbre noir de Tines par le maître maçon Désarnod. Lors des travaux de 1917, la clé de voûte a été remplacée ; l'original a été apposé sur le mur à gauche de l'entrée et porte les armoiries de la famille Henri Ier de Savoie‑Nemours. La chapelle Saint‑Claude, à gauche de l'entrée, abrite des fonts baptismaux de 1717 surmontés d'un meuble en bois de l'ébéniste François Gindre. L'église contient également une Vierge à l'Enfant de style baroque, proche des statues savoyardes du XVIIIe siècle, à laquelle la tradition locale prête les traits d'Anne d'Autriche et de son fils Louis XIV.
Un grand orgue à trois claviers et 48 jeux a été installé en 2017 pour remplacer un instrument hors d'usage. Construit en 1955 par la Manufacture Ziegler‑Heberlein pour le temple de l'Abeille à La Chaux‑de‑Fonds (Suisse), il a été démonté en 2015, acquis d'abord par une paroisse niçoise, puis par la municipalité de Samoëns la même année. La Manufacture Saby‑Formentelli a assuré le relevage, remplaçant entièrement le système électrique par un système électronique, installant une nouvelle console mobile dans la nef et réharmonisant l'instrument pour son nouvel emplacement.
La visite permet d'observer le tabernacle, le baptistère, la chaire, la chapelle gauche, la statue de la Vierge et les vitraux.
