Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-l'Assomption et de la croix
L’église Notre‑Dame‑de‑l’Assomption de Vauréal (Val‑d’Oise) est une église paroissiale catholique inscrite au titre des monuments historiques en 1926. La paroisse a été érigée en 1253 et la première église, incendiée par les Anglais en 1432 pendant la guerre de Cent Ans, a été remplacée par un nouvel édifice de style gothique flamboyant, dont la construction a probablement commencé à la fin du XVe siècle. L’édifice a été consacré le 11 mai 1561 par Mgr Philippe, mandataire de l’évêque de Paris, mais les voûtes de la nef et des bas‑côtés n’ont jamais été réalisées. La façade occidentale et le clocher, de style Renaissance, sont postérieurs au reste de la construction. L’église présente un plan simple et homogène, typique des reconstructions après la guerre de Cent Ans, sans transept notable. Elle est située dans le vieux village, rue de l’Église, sur le coteau oriental du massif de l’Hautil ; le chevet donne sur la rue Nationale et le presbytère est le seul bâtiment contigu. Les accès publics sont étroits et la meilleure perspective de l’ensemble s’obtient depuis la rue Amédée de Caix de Saint‑Aymour, plus haut sur la colline. Sous l’Ancien Régime, Vauréal portait le nom de Lieux ; la cure dépendait du chapitre cathédral de Notre‑Dame de Paris et le premier curé connu, Jean Chesnois, fit en 1253 un acte précisant les droits du chapitre. Le patronage et les revenus de la paroisse furent liés à des legs locaux et les vocables de l’église ont évolué : la Vierge, puis saint Maur, et enfin l’Assomption, adoptée plus particulièrement depuis juillet 1645. Après la Révolution la paroisse fut rattachée au diocèse de Versailles, puis intégrée en 1966 au nouveau diocèse de Pontoise ; le groupement paroissial de l’Hautil regroupe aujourd’hui Jouy‑le‑Moutier, Neuville‑sur‑Oise et Vauréal. Depuis l’inauguration de l’église Sainte‑Claire en 1995, la vie paroissiale s’est recentrée sur la nouvelle église et les messes dominicales à Notre‑Dame‑de‑l’Assomption ont lieu le dimanche soir. L’édifice est orienté régulièrement et comprend une nef aveugle de quatre travées flanquée de deux bas‑côtés, un clocher latéral au‑dessus de la première travée nord et un chœur de trois travées à chevet plat. Le mur du chevet est légèrement décalé parce que la rue passe immédiatement devant, ce qui rend la dernière travée sud presque triangulaire et réduit la lisibilité du plan depuis l’extérieur. Les trois vaisseaux sont séparés par des boiseries basses dans leurs dernières travées ; la sacristie occupe la dernière travée nord et l’ancien trésor celle du sud, reliés par une galerie. La nef et les bas‑côtés sont plafonnés tandis que le chœur et ses collatéraux sont voûtés d’ogives, différence qui se lit dans la silhouette des toitures. Les murs sont en moellons liés au mortier, avec quelques reprises en pierre de taille au niveau des ouvertures et des contreforts, qui restent sobres et peu ornés. Les ouvertures des bas‑côtés sont pour la plupart des lancettes ogivales portant une tête trilobée ; les fenêtres du chevet présentent un remplage flamboyant à plusieurs lancettes et soufflets. Les portails latéraux conservent des encadrements de tradition Renaissance, alors que le portail occidental reste volontairement simple ; la façade est percée d’une baie à remplage circulaire très sobre. Le clocher, de proportions harmonieuses mais manifestement postérieur, comporte une base correspondant à la première travée nord, un étage intermédiaire et un beffroi percé de baies abat‑son, coiffé par un toit en bâtière et flanqué d’une tourelle d’escalier à coupole. À l’intérieur, l’élévation à deux niveaux présente de grandes arcades en tiers‑point au profil simple et des piliers monocylindriques appareillés en tambour avec bases octogonales. Des départs de voûtes subsistent dans la nef et sur les piles du clocher, mais le voûtement principal n’a jamais été mené à terme ; une frise d’angelots au‑dessus de l’arcature témoigne d’un décor de facture renaissance ajouté ultérieurement. Les clés de voûte du chœur, bien travaillées, portent des motifs de feuilles de vigne et des rinceaux végétaux ; d’autres clés présentent des représentations figurées, comme un médaillon anthropomorphe. Le mobilier comporte un élément classé : une statue polychrome en pierre de saint Jean‑Baptiste, datée de la fin XIVe ou du début XVe siècle, retrouvée endommagée dans la tribune et classée en 1996 puis restaurée. Les boiseries de la chapelle de la Vierge proviennent de l’abbaye Saint‑Martin de Pontoise ; le maître‑autel en usage est un coffre ancien sculpté de panneaux de style Renaissance. D’autres éléments mobiliers — boiseries du chœur et de la chapelle Saint‑Joseph, chaire, dossier du banc d’œuvre et grille des fonts — sont de bonne facture et participent au caractère intérieur de l’église. L’église abrite enfin plusieurs tableaux dont une grande Assomption peinte par François Nicolas‑Louis Gosse, restaurée en 1997 et signalée par une notice comme protégée en 1990, ainsi que des copies d’après Pierre Mignard et Annibale Carracci.
