Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-l'Assomption
L'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Villefranche-de-Lauragais (Haute-Garonne) présente un mur-clocher percé de deux étages de baies et encadré de deux tours aux angles abattus. La porte d'entrée, placée dans l'axe, est en tiers point et le portail a un profil ogival. L'archivolte comporte plusieurs voussures ornées de petits chapiteaux et les colonnes présentent des chapiteaux à deux niveaux de feuillages. Une bande en dents d'engrenage marque la séparation entre le niveau de la voûte et le premier étage du clocher. Chacun des deux étages du clocher est percé de trois baies aux arcatures en forme de mitre. L'intérieur offre des voûtes gothiques surbaissées et une vaste nef, tandis que l'abside contient un retable du XVe siècle. Une statue polychrome représentant la Visitation, attribuée au début du XVIe siècle, se trouve également dans l'église. L'édifice est construit en briques cuites dans la tuilerie seigneuriale de Villefranche; l'argile locale lui donne une teinte rosée appelée « chafrénad ». L'église fut bâtie au XIIIe siècle, en 1262, par Jeanne de Toulouse, qui mourut de la peste. Elle a été élevée devant la route royale, devenue après la Révolution la grande rue. En 1285, le roi Philippe III, la reine Marie de Brabant et leur suite firent halte à Villefranche et visitèrent l'église pour prier en mémoire de Jeanne de Toulouse. Au Moyen Âge, l'assemblée communautaire se réunissait dans l'église. Plusieurs visites pastorales au XVIe siècle ont permis de décrire l'agencement de l'édifice à différentes époques. Une Sainte-Trinité en grès, autrefois placée sur la façade droite, se trouve aujourd'hui à l'intérieur. Le clocher-mur abrite trois cloches; l'une date de 1548, une autre de 1584, la troisième n'est pas répertoriée. Après le concordat de 1801, un archiprêtre, gouvernant pour l'archevêque, officia à Villefranche-de-Lauragais au lieu de Gardouch. L'édification résulte d'un paréage entre Sicard Alamav et le chevalier Guillaume Pierre de Vasagne, seigneur de Gardouch, et les terrains furent bénis avant la construction. Les ouvriers du chantier étaient principalement des serfs en quête d'affranchissement et des vilains francs, et des bœufs servaient au transport des charges lourdes. L'église abrite un orgue construit en 1850 par Frédéric Jungk, remanié en 1920 par Théodore Puget, inauguré par Georges Débat-Ponsan et restauré en 2001 par Gérard Bancells. L'instrument compte dix-huit jeux répartis sur deux claviers et un pédalier; l'organiste titulaire est Emanuel Zozor. Le clocher a été inscrit au titre des monuments historiques en 1927. Parmi les représentations et vues connues figurent une image de Jeanne, comtesse de Toulouse, une aquarelle du XIXe siècle, le clocher-mur, la Sainte-Trinité, la Visitation et des vitraux. Une monographie intitulée Villefranche ; Bastide royale est conservée à la bibliothèque municipale de Villefranche-de-Lauragais.