Période
XIIe siècle
Patrimoine classé
Eglise : classement par arrêté du 27 juillet 1938
Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame de L'Hôpital-sous-Rochefort, église catholique située dans la Loire, relève de l'ancienne dépendance du prieuré attaché à l'abbaye de La Chaise-Dieu depuis l'accord de 1116 avec l'archevêque de Lyon. La partie orientale conserve des murs datés de la fin du XIe ou du début du XIIe siècle ; peu après, la nef et la façade occidentale ont été reconstruites, suivies d'une reprise des couvrements, du rhabillage de l'abside, de l'ouverture ou de la reprise de la porte nord et de l'édification du clocher-mur. Lors de la fortification du bourg, vers 1440, l'abside, les absidioles et le clocher furent surélevés, et la nef reçut une nouvelle voûte commandée par le prieur Guillaume Mastin de la Merlée entre 1467 et 1485. La porte sud et la fermeture de la baie axiale de l'abside sont à attribuer vraisemblablement au XVe siècle. Au milieu du XVIIe siècle, le clocher fut arasé puis couvert d'une flèche hexagonale. La paroisse fut créée en 1808. Au XIXe siècle, la fabrique ouvrit une fenêtre dans le mur nord de la nef en 1832 ; des travaux de couverture et de réfection des parties hautes en 1844 firent disparaître des vestiges de fortification, puis la baie axiale de l'abside fut rouverte en 1854. Dans le dernier quart du XIXe siècle, la sacristie fut reconstruite et le clocher-mur dégagé des maçonneries qui le masquaient. De nouveaux travaux importants sur le chevet eurent lieu en 1948 : démolition des restes de surélévation de l'abside et des absidioles, réfection de la corniche surmontée d'une toiture de lauze, reconstruction de la sacristie et réouverture de la baie sud de la nef. La flèche du clocher fut refaite au début des années 1960, puis des travaux sur les toitures furent conduits en 1995-1997 ; en 2002 furent entrepris des sondages et le dégagement des enduits intérieurs. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques le 27 juillet 1938.
Sur le plan architectural, il subsiste essentiellement du roman le carré de la croisée du transept ; la nef a été remaniée au XVe siècle et le clocher achevé en même temps que l'enceinte du village. La voûte initiale de la nef était en berceau plein cintre ; les croisillons et la travée du chœur présentent des voûtes en berceau brisé. Sur chaque croisillon s'ouvrent des chapelles avec absidioles communiquant avec le chœur, qui comprend une travée droite aboutissant à une abside hémicirculaire voûtée en cul-de-four.
Le chœur conserve d'importantes peintures murales des XVe-XVIe siècles, connues depuis le XIXe siècle et dont la stratigraphie a été établie en 2002 par le restaurateur G. Emond. Sur la voûte de la travée du chœur, le prieur Guillaume Mastin de la Merlée fit peindre vers 1485 les symboles des évangélistes ; la voûte en cul-de-four de l'abside porte une représentation du Jugement dernier et de la Résurrection exécutée par son successeur Claude Raybe de Saint-Marcel d'Urfé, prieur de 1485 à 1509. Au XVIIIe siècle, des scènes de la vie de la Vierge en camaïeu bleu (Annonciation et Visitation) et des motifs décoratifs furent ajoutées au-dessus du Jugement dernier. Le Tétramorphe, figurant le lion, l'ange, l'aigle et le taureau accompagnés de phylactères portant les noms des évangélistes en lettres gothiques, orne la première travée du chœur.
Le mobilier de l'église est notable : une grande Vierge à l'Enfant en bois de la Renaissance, haute de 1,58 m, est attribuée à une commande du prieur Claude Raybe de Saint-Marcel d'Urfé et a été classée au titre des objets le 15 mars 1892. Plusieurs autres statues et reliquaires sont protégés au titre des objets : deux buste-reliquaires du XVIIe siècle (saint Libéral et sainte Julienne) et deux reliquaires-monstrances du même siècle. L'abside abrite deux verrières à trois médaillons réalisées en 1854 par les peintres verriers Jean-Baptiste Barrelon et Josephus Veyrat.
Les anciens bâtiments du prieuré, organisés autour d'une cour rectangulaire, comprenaient un corps de bâtiment nord intégré au rempart avec deux tours et un bâtiment sud qui communiquait avec l'église par une porte aujourd'hui murée. Le prieuré, remanié par Guillaume de la Merlée (dont les armes figurent sur de grandes cheminées), déclina à partir du XVIIe siècle, fut vendu comme bien national à la Révolution, divisé en lots, puis incendié en 1960 ; il est aujourd'hui une copropriété partagée entre des propriétaires privés et la commune.
Description
EXTÉRIEUR:
L'église se distingue à l'extérieur par l'originalité de son ancienne tour de guet aménagée en clocher. Au XV° siècle, lors de la fortification du village pendant la Guerre de Cent ans, un clocher carré fut installé à la croisée du transept, comme poste pour des hommes d'armes.
En extérieur, la baie sud du transept est cantonnée de deux colonnettes à chapiteaux ornés d'aigles et de lions.
La façade occidentale présente un portail en arc brisé surmonté d'un clocher-peigne ajouré de quatre baies. Les arcs des baies reposent sur des colonnettes jumelées Les chapiteaux de ces colonnettes présentent des sculptures romanes, semblables à ceux du portail. Ces colonnettes pourraient donc venir du premier clocher roman
INTERIEUR:
À la croisée du transept, les chapiteaux, nord et sud, présentent la violence (au sud) face au châtiment du damné avalé par la gueule de l'enfer (au nord). Au nord, des bêtes monstrueuses s'apprêtent à dévorer des têtes humaines qu'elles agrippent par les oreilles. Elles peuvent être assimilées à la gueule du Léviathan qui engloutit les damnés en enfer. Au sud, deux bustes d'hommes tenant des gourdins, au visage effrayant (gros sourcils, moustaches) et grimaçants.
Dans l'abside, sur deux chapiteaux, se trouvent :
? la victoire du juste sur les tentations, symbolisée par un homme nu s'élevant vers le ciel entre deux têtes,
? un masque sortant du feuillage entre deux spires tournées vers l'extérieur : image du pêcheur, et une tête tonsurée de façon monastique surmontée de spires tournées vers l'intérieur : symbole de l'élu.
PEINTURES MURALES:
Au XIX°siècle, des travaux entrepris dans l'église avaient révélé l'existence d'un décor peint. Les murs de l'église ont porté de nombreux décors successifs : les sondages ont dégagé au moins 12 couches picturales superposées, allant du décor géométrique de type faux appareillage aux scènes figurées en passant par les badigeons uniformes.
À la fin du XV° siècle et au début du XVI° siècle, deux phases de travaux importants se succèdent : 1/ vers 1485, le Tétramorphe, 2/ quelques années plus tard le Jugement Dernier. Le tétramorphe est dû vers 1485, aux travaux engagés par le prieur Guillaume Mastin de la Merlée.
Collection
L'église abrite une statue en bois polychrome représentant la Vierge et l'Enfant. Cette sculpture semble dater du tout début du XVIème siècle. Elle est classée M.H en 1892. Elle mesure 1,56 m.
Conditions de visite
Ouvert toute l'annéeOuverture : Ouvert toute l'année
Tarif individuel : Gratuit
Equipements et Détails
Non-accessible aux Personnes à Mobilité Réduite
Anciennes Provinces
Forez
Informations supplémentaires
Propriétaire actuel : Municipalité
Style Architectural
RomanGothique
Période de construction
12ème siècle
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