Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame de La Berthenoux, située dans la commune de La Berthenoux (Indre, Centre-Val de Loire) en Boischaut Sud, dépend de l'archidiocèse de Bourges et de la paroisse de La Châtre. Elle est l'unique vestige du prieuré fondé par l'abbaye de Massay au IXe siècle, incendié en 1171, et sert de lieu de culte paroissial depuis la Révolution. L'édifice, entièrement bâti dans la seconde moitié du XIIe siècle, a été classé au titre des monuments historiques le 17 septembre 1924. Une sacristie a été ajoutée au chevet, côté sud, à la fin du XIXe siècle.
Le plan comprend une nef unique, un transept et un chœur terminé par une abside circulaire, les bras du transept étant ornés de deux absidioles ; un clocher s'élève sur la croisée. La nef, primitivement couverte en charpente, a été restaurée : elle est aujourd'hui couverte d'un berceau de bois qui a succédé aux ogives montées à la fin du XIXe siècle. Le transept, de plan carré, est voûté en arc de cloître à huit pans reposant sur trompes et renforcé par quatre doubleaux qui retombent sur huit colonnes aux chapiteaux sculptés, représentant feuillages et personnages. L'abside est éclairée par trois fenêtres agrémentées de colonnettes aux chapiteaux sculptés ; certaines de ces décorations ont été interprétées comme des représentations des sept péchés capitaux.
Des peintures en trompe-l'œil du XVIIIe siècle ornaient l'abside : encore visibles sur les clichés des monuments historiques, elles ont été recouvertes lors d'une rénovation ultérieure. L'église conserve des statues en bois du XVIe siècle représentant saint Pierre et saint Jean-Baptiste, ainsi qu'une copie de L'Adoration des bergers de José de Ribera offerte par le gouvernement impérial en 1850.
La façade, austère, s'ouvre par un portail en plein cintre composé de deux rouleaux nus reposant sur des colonnes aux chapiteaux ornés d'entrelacs ; un boudin le décore et le chapiteau gauche porte des lions affrontés. Le portail, accompagné de deux niches à fond plat et surmonté d'un étage à trois fenêtres, présente une archivolte ornée de billettes qui se termine par un cordon ceignant les contreforts. Muré en 1854, le portail a été rouvert et la façade réhabilitée lors de travaux achevés en 2010, rendus possibles par l'action de l'association fondée par l'abbé Debourges, puis dirigée par Jacques Hivert.
De part et d'autre des piliers du transept, de petits couloirs étroits appelés « passages berrichons » permettaient d'accéder aux chapelles latérales sans traverser la croisée, facilitant ainsi la circulation intérieure.
