Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-la-Cour
L'église Notre-Dame-de-la-Cour, à Lantic (Côtes-d'Armor), occupe le site de l'ancien château de Buhen et, à l'exception d'un clocher campanile moderne reconstruit après l'écroulement de l'ancien et de la partie haute de la nef, conserve une architecture principalement du XVe siècle. Les travaux ont été engagés en 1420 sous l'impulsion de Jean V de Bretagne et la chapelle actuelle a probablement été reconstruite à partir des années 1430 sur l'emplacement de l'édifice antérieur. Le chœur et la chapelle en bras de croix, conduits au XVe siècle grâce aux dons des successeurs de Jean V, furent édifiés probablement entre 1440 et 1460 ; les armes figurant dans les clés de voûte et la maîtresse-vitre permettent de situer l'achèvement du chœur et de la demi-chapelle autour de 1463. La nef, à peine commencée au dernier quart du XVe siècle, n'est réellement construite qu'au cours du premier quart du XVIe siècle et présente alors un changement de parti avec l'ajout d'un collatéral au sud. Le clocher et le pignon ouest ont fait l'objet d'une reconstruction au XVIIIe siècle (1774-1777) ; d'importants travaux en 1898 ont notamment permis l'élévation d'un clocher de style trégorrois et la simplification des têtes des contreforts du chœur et de la chapelle. Un incendie en 1874 détruisit la nef et le collatéral sud, ainsi que leur voûte en berceau lambrissée. Le site est anciennement consacré à la Vierge : dès le haut Moyen Âge il a probablement abrité un sanctuaire marial et fut le centre d'un pèlerinage, ce qui s'explique par son implantation sur le chef-lieu de la seigneurie et siège de la haute justice. Les lettres ducale de 1421 mentionnent la confiscation des biens d'Étienne du Rufflay, seigneur de Buhen, et le plan cadastral de 1823 montre que la chapelle se trouvait encore au centre d'une enceinte de terre partiellement entourée de douves, confirmant son origine castrale. Ce passé explique le vocable "Notre-Dame de la Cour" et l'ouverture du porche principal au nord, vers l'ancienne cour du château disparu. À la fin du XVIe siècle, la famille de Rosmadec donna à la chapelle le statut de collégiale ; les chanoines logeaient alors dans une grande bâtisse en équerre au nord-ouest qui n'existe plus. L'édifice conserve deux verrières du XVe siècle ; parmi le mobilier, une pietà et une statue de saint Guillaume, toutes deux du XVIe siècle, sont classées au titre des objets des monuments historiques. La croix de calvaire, datée du XVIIe siècle, est également présente sur le site. L'église et la croix de calvaire ont été classées au titre des monuments historiques par arrêté du 16 septembre 1907.