Origine et histoire de l'Église Notre-Dame de la Nativité
L’église Notre-Dame de la Nativité, paroissiale, se situe à La Neuville-en-Hez (Oise) et a été inscrite au titre des monuments historiques le 2 avril 1927. Sa partie la plus ancienne est le clocher roman, daté d’environ 1140, auquel correspondent les grandes arcades de la nef qui montrent un style de transition vers le gothique. L’intérieur est largement marqué par le gothique flamboyant : le chœur à abside à pans coupés et ses bas-côtés ont été réalisés à la fin du XVe et au début du XVIe siècle et la base du clocher a été remaniée dans le même style. La nef et les bas-côtés ont reçu des voûtements d’ogives dans le style flamboyant au milieu du XVIIIe siècle, tandis que la façade occidentale, de style classique ou jésuite, a été achevée en 1790. Selon des traditions anciennes reprises par Louis Graves, l’église aurait été fondée en 1187 par le comte Raoul de Clermont, mais l’analyse architecturale du clocher a conduit Eugène Müller à proposer une datation plus ancienne, vers 1140. À l’origine dépendante de la paroisse de Courlieu, la cure fut transférée à la nouvelle église sous l’impulsion des comtes de Clermont, modifications entérinées par des bulles de 1249, 1250 et 1269, et la cure relevait alors du chapitre de Gerberoy qui percevait une part des dîmes et offrandes. Par testament de 1251, Jeanne, veuve de Gaucher de Châtillon, accorda au curé l’usage du bois du vert bois dans la forêt de Hez-Froidmont, monopole confirmé et réglementé par Saint-Louis en 1259 puis ultérieurement limité. En 1419 les chanoines de Gerberoy furent accueillis provisoirement à La Neuville lorsque leurs bâtiments furent détruits, avant de retourner à Gerberoy en 1423. L’église primitive du XIIe siècle comprenait une nef non voûtée de trois travées, un clocher au-dessus probable de la croisée et un chœur désormais inconnu ; des remaniements aux XIIe–XIIIe siècles et au XIVe siècle ont transformé les arcatures et les croisillons, puis les importantes campagnes des XVe–XVIe siècles ont abouti au chœur actuel. Le voûtement flamboyant de la nef, réalisé au XVIIIe siècle, a respecté les grandes arcades anciennes tout en adjoignant des piliers ondulés et des culs-de-lampe, expression d’une volonté locale d’unifier l’aspect de la nef sur le modèle du chœur. L’église suit un plan cruciforme inscrit dans un rectangle : le vaisseau central comporte six travées barlongues se terminant par une abside à cinq pans, les bas-côtés parallèles en comptent également six et sont clos par des chevets plats ; la quatrième travée fait office de base du clocher et abrite le maître-autel. Le transept a été remanié à plusieurs reprises, les croisillons ayant été assimilés aux bas-côtés et les voûtes remplacées ; la chaire à prêcher est adossée à la pile nord-est du clocher. Le chœur, entièrement homogène stylistiquement, se distingue par des fenêtres au réseau flamboyant, des voûtes à liernes et tiercerons et des boiseries de style Louis XVI en soubassement des fenêtres ; la baie axiale conserve un vitrail des frères Leprince représentant la Crucifixion. Extérieurement, la façade occidentale s’organise en deux registres et présente au-dessus du portail une niche abritant une Vierge à l’Enfant en pierre d’au moins le XIVe siècle ; la grande fenêtre en plein cintre visible depuis l’extérieur masque en partie la rosace réelle de la nef. Le clocher, de plan carré, comporte un étage de beffroi percé de baies en plein cintre subdivisées en deux arcades et est coiffé aujourd’hui d’un toit à la hache en ardoise ; l’étage de beffroi reste l’élément roman le mieux conservé. L’église contient un mobilier remarquable, en grande partie antérieur à la Révolution et dont plusieurs pièces sont classées au titre des objets : une Vierge à l’Enfant en pierre du XIVe siècle dans la niche du portail, des fonts baptismaux octogonaux du premier quart du XVIe siècle accompagnés d’une petite piscine, des verrières figurées de la première moitié du XVIe siècle attribuées à l’atelier des frères Leprince, des peintures dont une Sainte Famille du XVIe siècle liée à l’entourage d’Orazio Samacchini, une dalle funéraire gravée de Jean Brassart (1533) et d’autres plaques, une paire d’autel-tombeaux des XIIe et XVe siècles, une Vierge de la Garde en bois peint du XVIe siècle, un groupe de Pitié et un crucifix du XVIe siècle, ainsi que divers éléments du XVIIIe siècle (lambris, crédences, lutrin). Aujourd’hui l’église dépend du diocèse de Beauvais et fait partie de la paroisse Saint-Louis de Bresles ; elle n’accueille plus de célébrations eucharistiques régulières en raison de l’absence de prêtre résident.