Église Notre-Dame-de-la-Nativité de Lavilletertre dans l'Oise

Patrimoine classé Clocher en bâtière Art gothique primitif Eglise romane et gothique

Église Notre-Dame-de-la-Nativité de Lavilletertre

  • 3 Grande Rue Jean Dessein
  • 60240 Lavilletertre
Église Notre-Dame-de-la-Nativité de Lavilletertre
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Crédit photo : Nitot - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Eglise : classement par liste de 1862

Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-la-Nativité

L'église Notre-Dame-de-la-Nativité de Lavilletertre, dans l'Oise, est une paroisse catholique dédiée à la Nativité de Marie. Elle a été élevée en plusieurs campagnes rapprochées entre environ 1135/1140 et 1170 et n'a jamais subi de remaniements modifiant son apparence ou sa structure, ce qui lui confère une rare unité stylistique et des dimensions importantes au regard de la modestie du village. L'édifice présente un plan basilical : une nef de cinq travées flanquée de bas-côtés, un transept largement débordant et un chœur rectangulaire à chevet plat ; la première travée de la nef est d'origine subdivisée en narthex au rez-de-chaussée et tribune à l'étage. La nef et les bas-côtés, élevés en premier lieu, offrent un roman à son apogée, visible notamment dans la façade occidentale qui comporte le plus grand portail roman du Vexin français. Les élévations latérales se distinguent par une décoration soignée : chaque fenêtre est traitée par une archivolte moulurée et une frise retombant sur des colonnettes à chapiteaux. À l'intérieur, l'architecture annonce déjà le gothique par l'emploi systématique de l'arc brisé aux grandes arcades et aux voûtes et par la rigueur de la composition des piliers fasciculés, tandis que la sculpture des chapiteaux reste résolument romane et de qualité remarquable. La nef de Lavilletertre figure parmi les rares nefs du nord de l'Île-de-France et du Beauvaisis conçues d'emblée pour être voûtées d'ogives, et constitue, après l'église Saint-Étienne de Beauvais, l'ensemble le plus important de voûtes romanes dans le département. Le transept et le chœur, un peu plus tardifs, montrent un caractère plus austère et nettement gothique bien que les fenêtres restent en plein cintre ; ils s'inscrivent toutefois dans le projet initial. Le clocher central en bâtière, haut de 31 m, appartient à la même campagne et présente une facture élégante. L'église a été classée monument historique dès la liste de 1862 et dépend aujourd'hui de la paroisse Saint-François-d'Assise du Vexin, qui a suspendu la célébration des messes dominicales en 2018.

Située au centre du village, Grande-Rue Jean-Dessein, l'église est entièrement dégagée et bien visible ; sa façade occidentale donne sur une grande place publique face à la grille de l'ancien couvent des frères de Saint-Jean-de-Dieu, tandis que les côtés nord et est sont entourés de l'ancien cimetière devenu jardin public. Sous l'Ancien Régime, la paroisse dépendait de l'archidiocèse de Rouen, de l'archidiaconé du Vexin français et du doyenné de Chaumont ; le collateur était l'archevêque de Rouen et la grosse dîme appartenait au curé. La construction semble avoir remplacé un édifice antérieur et s'est faite en commençant par le portail occidental, non par le chevet, ce qui explique l'absence de divergences majeures entre plan primitif et état actuel ; la datation stylistique retient des phases successives pour la nef, tandis que transept et chœur relèvent d'une autre main, le portail étant daté par certains auteurs comme antérieur à 1140 et le chevet vers 1170, le clocher pouvant être légèrement postérieur.

Des événements anciens ont entraîné des réparations : des mutilations de chapiteaux et des traces d'incendie ont vraisemblablement provoqué la reconstruction de voûtes à partir de la deuxième travée, plusieurs voûtes du bas-côté nord ayant été réédifiées, et les dernières réfections remontent après le milieu du XVIe siècle ; malgré ces interventions, certains claveaux d'origine ont été réemployés et les supports anciens ont été conservés. Les modifications ultérieures ont été limitées : arasement des colonnes des arcs-doubleaux pour élargir la nef, bouchage de deux niches d'autel dans les croisillons et refonte moderne d'un portail latéral dans le bas-côté sud, ainsi que l'adjonction d'une sacristie entre le croisillon sud et le chœur. Des restaurations du XIXe siècle et des travaux dirigés par l'architecte en chef des monuments historiques Alphonse Simil ont corrigé des interventions maladroites, remplacé certaines bases et tenté de respecter les éléments anciens, mais des pertes et des restaurations discutables subsistent, notamment la disparition d'un chapiteau historié remarquable. Malgré un encroûtement de badigeons et des dégâts hérités des aménagements, la nef et les bas-côtés conservent un état de conservation globalement remarquable et une forte authenticité.

L'édifice, à plan cruciforme et légèrement dévié vers le sud-est au chevet, mesure intérieurement 32,65 m de long, le transept 17,85 m du nord au sud ; la largeur du vaisseau est de 4,65 m entre murs et la hauteur sous les voûtes atteint environ 10,55 m. Les travées de la nef sont barlongues tandis que celles des bas-côtés sont carrées, et l'ensemble est systématiquement voûté d'ogives, avec la particularité de la première travée qui comporte deux niveaux de voûtes pour la tribune et le narthex. Les grandes arcades et les voûtes interagissent par l'intermédiaire de piliers fasciculés disposant de fûts et colonnettes affectés aux diverses nervures ; la modénature des ogives et des clés varie selon les travées, certains départs d'ogives et tailloirs étant parfaitement conservés tandis que d'autres ont été remaniés. Les chapiteaux du premier niveau, au nombre important, constituent le principal intérêt sculptural : on y trouve des décors végétaux variés — feuilles d'acanthe, palmettes, feuilles d'eau — des palmettes plus travaillées, ainsi que des chapiteaux à figures humaines et quelques compositions mixtes associant têtes ou animaux à un décor végétal. Quelques sujets originaux, comme des personnages assis, une reine couronnée ou un évêque, ont été signalés et documentés par des études anciennes.

Le transept communique par quatre arcades en tiers-point et s'appuie sur des piliers riches en colonnettes ; ses trois voûtes d'ogives sont d'origine, avec des profils légèrement variables selon les orientations, et les niches d'autel des croisillons ont été bouchées lors de restaurations anciennes. Le chœur, légèrement surélevé, est plus profond que les croisillons et présente des formerets de profil torique et des chapiteaux en feuilles d'acanthe du XIIe siècle ; les bases ont été refaites après la suppression des boiseries anciennes, et la baie axiale du chevet est plus largement traitée que les autres ouvertures.

À l'extérieur, la façade occidentale en pierre de taille se caractérise par une fenêtre de tribune ornée de colonnettes et par un portail profond à quadruple archivolte encadrée de colonnettes ; le tympan a disparu mais l'ornementation des archivoltes et la frise supérieure restent d'une grande variété iconographique, avec des représentations animales qui ont fait l'objet de lectures divergentes. Les élévations latérales sont également appareillées en pierre de taille et se singularisent par des archivoltes moulurées surmontées de frises sculptées retombant sur des colonnettes à chapiteaux, par des corniches de corbeaux souvent sculptées de masques et par des contreforts scandant les travées ; les parties orientales, plus austères et parfois bâties en moellons, adoptent des solutions d'économie apparentes mais conservent une fenestration soignée au chevet. Le clocher en bâtière, de plan carré et comportant deux étages au-dessus de la croisée, présente à l'étage de beffroi de fortes colonnettes et des baies abat-son cantonnées de fines colonnettes, des pignons ornés et un toit culminant à 31 m ; ses chapiteaux et certains détails témoignent d'une finition légèrement postérieure au milieu du XIIe siècle.

Le mobilier comporte plusieurs pièces protégées : des fonts baptismaux monolithes avec décor de feuilles et frise de fleurs, classés parmi les immeubles ; un haut-relief en bois représentant des enfants lisant, attribué au XVIIe siècle et classé au titre objet ; deux monuments funéraires en marbre noir scellés dans le croisillon nord et classés ; une petite cloche de 1609 ornée d'un Christ et d'une inscription, classée ; ainsi qu'une Vierge à l'Enfant en pierre, un grand bas-relief de l'Annonciation et un retable du chevet en panneaux sculptés, inscrits au titre des objets. Ces éléments complètent l'intérêt architectural et historique de l'église, qui reste l'un des exemples les plus complets et homogènes des premières expériences de voûte d'ogives dans le Vexin.

Liens externes