Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-la-Nativité
L'église Notre‑Dame‑de‑la‑Nativité se situe au carrefour central de Villaines‑sous‑Bois, rue d'Attainville, dans le Val‑d'Oise, en Île‑de‑France. La paroisse est attestée dès le milieu du XIIIe siècle ; seul le clocher pourrait remonter à cette époque, ainsi que peut‑être les assises basses de certains murs. Le chœur, reconstruit dans la seconde moitié du XVIe siècle, associe des traits du gothique flamboyant — profil des nervures et arcs brisés — à des motifs de la Renaissance, visibles dans les clés pendantes et les chapiteaux sculptés. Il se compose d'une unique travée carrée, très basse mais d'une minutie architecturale inattendue pour une petite église rurale. La nef, simple salle rectangulaire au plafond plat d'une capacité d'environ soixante fidèles, a pris sa forme actuelle au XVIIIe siècle. L'édifice, bâti en moellons enduits, présente un clocher en bâtière intégré à la façade occidentale ; son beffroi s'ouvre par deux baies en tiers‑point sur chaque face et la base du clocher sert de débarras et contient l'échelle d'accès. Le portail occidental en anse de panier, à deux vantaux de bois, est encadré de bossages et de pilastres soutenant un fronton triangulaire mouluré orné d'une croix pattée ; l'intérieur du percement montre un linteau droit et des pierres de taille mises en évidence. La façade donne sur un petit parvis ; l'élévation septentrionale regarde l'ancien cimetière, aujourd'hui jardin public, qui masque partiellement l'église, tandis que le chevet et la face sud sont enclavés dans une propriété privée et ne sont pas visibles depuis le domaine public. À l'intérieur, seules la disposition du mobilier, l'ouverture sur le chœur et la forme en arc brisé de deux fenêtres rappellent la fonction religieuse ; ces fenêtres, inégales, ont des huisseries en bois et ont récemment reçu des vitraux polychromes. Un renfoncement dans la nef abrite les fonts baptismaux, taillés dans un bloc calcaire monolithique au profil irrégulier ; leur socle d'origine a été remplacé par un fût octogonal de faible diamètre. Le chœur se réduit, architecturalement, à sa voûte et à ses supports : deux fenêtres dépareillées, des demi‑piliers engagés et des chapiteaux sculptés de motifs Renaissance empruntés aux métopes et aux entablements. Les chapiteaux présentent une mouluration en trois filets et une alternance de consoles en forme d'ailerons et de rosaces composées de quatre feuilles festonnées autour d'un bourgeon. La voûte, dessinée en étoile avec losange central, associe ogives, huit liernes, quatre tiercerons et neuf clés de voûte pendantes décorées ; la clé centrale réunit guirlande, couronne ajourée, disque à denticules et cylindre à volutes, sa partie inférieure ayant été bûchée à la Révolution. Bien que les clés soient en bon état, ogives et liernes se sont fortement déformés : des demi‑piliers supplémentaires ont été bâtis pour prévenir l'effondrement et les formerets semblent partiellement disparus ou recouverts par l'enduit. L'ornementation des nervures comporte des feuilles plates en deux rangs et un cylindre gravé de lignes verticales que Mathieu Lours interprète comme des triglyphes. La paroisse, vraisemblablement détachée de Saint‑Georges de Belloy‑en‑France, est mentionnée dès 1253 par un acte de donation ; le premier curé connu est Jean Terrée en 1384 et, sous l'Ancien Régime, la cure dépendait du doyenné de Montmorency dans le diocèse de Paris. À la Révolution la paroisse fut supprimée, le cimetière déplacé au lieu‑dit Le Paradis et tout le mobilier transféré en l'église Saint‑Georges de Belloy ; plus tard, certaines stalles et une statue de la Vierge furent restituées et l'église reçut l'autel de l'ancienne chapelle du château de Belloy. Villaines n'eut plus de prêtre résident ; des travaux de restauration ont été financés en 1926 par des dons de Jules Dandoy et dirigés par l'abbé Ghys, puis l'édifice a été inscrit aux monuments historiques par arrêté du 9 octobre 1969 et restauré de nouveau par la suite. Depuis 1966 Villaines dépend du diocèse de Pontoise et, par choix du clergé local, les messes sont célébrées selon la forme extraordinaire du rite romain ; une messe dominicale anticipée a lieu chaque samedi à 18 h 30. Le mobilier comprend des stalles anciennes au décor baroque, une porte de sacristie à panneaux sculptés pouvant remonter au XVIIe siècle, un bénitier en forme de coquille et une statue en bois de saint Jacques le Majeur en costume de pèlerin dont la main droite rapportée a été montée à l'envers. La grande dalle funéraire et la plaque commémorative liées à Guillaume de Verthamont, seigneur de Villaines, sont conservées dans la nef ; la plaque, posée par Denise Le Beau, rappelle l'assassinat du seigneur le 28 juillet 1601, et la dalle, partiellement effacée par l'usure, porte une effigie en pied et une inscription en bordure. La cloche en bronze datée de 1701, bénie selon son inscription et baptisée Marie, est classée au titre des objets. L'ensemble, bien conservé après ses restaurations, constitue un exemple intéressant d'une minuscule église paroissiale rurale où se mêlent des caractères tardifs gothiques et renaissants.