Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-la-Pitié
Chapelle du château des comtes de Comminges, située à l'intérieur de l'enceinte, elle a été détruite en même temps que le château. L'édifice présentait une nef rectangulaire et la porte principale s'ouvrait sur le mur sud. Un grand portail gothique avec une archivolte en moulures toriques prolongeant celles des jambages et séparée par un cordon horizontal orné de feuillages faisait office d'entrée ; ce cordon servait de chapiteau à deux colonnettes. À l'intérieur, on relève des chapiteaux et des corbeilles sculptés. Sur la façade orientale subsistait un clocher-arcade roman, couronné d'un galbe aigu et percé de trois arcades en plein cintre disposées en triangle. Au début du XXe siècle, la chapelle conservait encore des traces de peinture. L'occupation du terrain qui porte la chapelle date vraisemblablement du XIVe siècle, mais, selon Anthyme Saint-Paul et Casimir Barrière-Flavy, la motte de Montayan comporte deux phases de construction : un donjon et une première chapelle au XIIe siècle, puis une reprise ou reconstruction du château, des remparts et de l'église au XIVe siècle. Le château est mentionné pour la première fois en 1214 lors de la soumission des comtes de Foix et de Comminges au légat du pape à Narbonne. Le comté de Comminges est passé sous l'autorité de la maison de Foix par le mariage de Marguerite, fille de Pierre Raimond II de Comminges, avec Mathieu de Foix. Après la mort de Mathieu et de son épouse, la châtellenie de Salies revient à la couronne de France à la suite d'un traité conclu en mars 1443 entre Charles VII et Mathieu de Foix ; Viguier de Galard et sa femme Jeanne de Sirgan sont alors chargés de la châtellenie. Aux XVIe siècle et sous Henri III, la fonction est confiée successivement à François de Giffre, sieur de Rachaf, puis à Jean de Gérus ; après 1568, le sieur de Tayan occupe le château, donnant vraisemblablement son nom à la motte, Montayan. Après le XVIe siècle, le manque de sources empêche une description précise des gouverneurs ultérieurs. La chapelle castrale était dédiée à Notre‑Dame de Pitié. Durant la période médiévale, l'accès à la forteresse et à la chapelle se faisait depuis le village par un chemin aboutissant à une porte percée dans les murailles qui conduisait directement à la chapelle. La chapelle figure déjà comme ruinée sur le cadastre de 1825 ; Barrière‑Flavy signale en 1917 la perte de la voûte et le délabrement du donjon, de l'enceinte et de la chapelle, ce qui l'amena à demander sa protection. La chapelle a été inscrite au titre des Monuments historiques le 27 février 1925. Des vues anciennes montrent qu'un couvrement existait au chevet en 1923, probablement pour abriter celui qui sonnait les cloches, et qu'un arbre avait poussé dans la nef ; en 1984 le couvrement et l'arbre avaient disparu. Aujourd'hui, la motte qui porte les vestiges du donjon et de la chapelle est délimitée par la rue du Château au nord, la rue des Comtes du Comminges à l'ouest et la rue de la Vieille‑Église au sud.