Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre‑Dame, à Larmor‑Plage (Morbihan), occupe une légère éminence à 200 mètres du littoral et se signale surtout par sa tour massive visible depuis la mer. Cette tour à base carrée, accolée à une nef de plan rectangulaire, est surmontée d'une terrasse ceinte d'un parapet, d'une guérite et d'une flèche de granite installée en 1666 ; des contreforts en renforcent la stabilité. La plateforme se rejoint par un escalier intérieur de 71 marches, mais la tour reste fermée au public. L'entrée principale se fait par la porte sud et la nef est couverte par une voûte en bois. L'édifice conserve deux statues liées à la mer : une statue en bois de saint Efflam datée du XVIe siècle, classée aux Monuments historiques, et une statue en pierre polychrome de saint Roch du XVIe siècle également classée. L'église abrite trois maquettes ex‑voto de navires : le Notre‑Dame‑de‑Larmor, une maquette de trois mâts barque en bois (première moitié du XXe siècle) classée, le Saint‑Jean, frégate à trois mâts peinte en bois, et Le Protecteur, vaisseau à deux ponts et 64 canons. Construite principalement aux XVe et XVIe siècles, l'église a gardé une charpente remarquable dont les sablières, entraits et culots de poinçon sont sculptés, ainsi qu'un porche couvert flanqué de douze statues sous dais en pierre polychrome. Des éléments plus anciens subsistent : des piliers du transept remontent aux XIIIe–XIVe siècles, tandis que croisillons et chapelles datent des XVIe–XVIIe siècles ; le porche nord est d'inspiration début XVIe et le clocher appartient au XVIIe siècle. La tour, édifiée à l'ouest de l'édifice et achevée en 1630, a servi de tour de guet fortifiée. Selon la tradition, une chapelle primitive fondée par Gildas le Sage existerait dès le VIe siècle, elle aurait été incendiée par les Vikings et reconstruite au Xe siècle ; la chapelle de marins a conservé son importance jusqu'à l'apparition du pèlerinage de Sainte‑Anne‑d'Auray en 1625. La chapelle est devenue église paroissiale lors de la création de la paroisse de Larmor en 1912. La coutume du salut aux navires partant en longue campagne, attestée depuis la fin du XVIe siècle, associait coups de canon, sonnerie des cloches et hissage du pavillon sur la tour, d'où la devise locale « Bon vent à qui me salue ». L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1990. Parmi les objets mobiliers figurent une plaque commémorative en granit portant l'inscription 1506, un groupe des Douze Apôtres sous le porche nord, plusieurs groupes sculptés et statues de la première moitié du XVIe siècle, ainsi que des retables et menuiseries des XVIIe et XVIe siècles ; plusieurs de ces pièces sont protégées par des arrêtés de classement. Des retables du chœur et des bas‑côtés, un retable appelé « l'autel des Juifs » composé de trente‑neuf figurines et divers antependia complètent l’ensemble ornemental de l'église, qui conserve aussi des vitraux et de nombreux ex‑votos témoignant de son histoire maritime.
