Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame est une église fortifiée située à Liart, dans le département des Ardennes, au centre du village sur la place principale. Sa construction remonte au XVIe siècle. Les conflits entre l'Empire germanique de Charles-Quint et le royaume de France sous François Ier puis Henri II ont eu des conséquences dévastatrices pour les populations. Lors d'une inspection en 1546, François Ier encouragea les fortifications, ce qui favorisa la multiplication des églises fortifiées en Thiérache. À Liart, le chœur fut financé par l'abbaye Sainte-Nicaise de Reims, tutelle de la paroisse, tandis que la tour-porche fut édifiée par les habitants. La nef, initialement rebâtie à moindre coût, dut être reconstruite en 1859 par l'architecte de Rocroi M. Ryambault. L'édifice a été inscrit au titre des Monuments historiques en 1926.
L'entrée occidentale est défendue par une tour-porche massive, un donjon de deux étages percé de canonnières et surmonté d'un clocher entouré de clochetons. Une bretèche renforce la défense de l'accès. Deux tourelles flanquent le chevet et l'abside forme un pan à cinq côtés. Une plaque est apposée sur le muret devant l'édifice.
L'intérieur s'organise autour de la nef, du chœur et des combles situés au-dessus du chœur, qui constituent la pièce de refuge. L'accès à la nef nécessite de franchir une seconde porte, plus ancienne et relativement étroite. La nef comprend quatre travées voûtées dont les ogives forment, pour chaque travée, les arêtes d'une pyramide; ses arcades, surbaissées, s'appuient sur des colonnes cylindriques, et les bas-côtés sont couverts de voûtes en stuc très plates. On pénètre dans le chœur par un arc de pierre daté de 1786; le chœur, daté du XVIe siècle, est voûté à liernes et tiercerons et se termine par une abside à cinq pans. L'accès aux combles-refuge se fait par les escaliers des deux tourelles accolées au chevet.
Deux petites couleuvrines en fonte, datées de la fin du XVIe siècle et classées Monuments historiques depuis 1929, étaient longtemps visibles au premier étage de la tour surplombant le porche; elles seraient désormais conservées au Musée d'archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye. Les vitraux, relativement récents, datent des années précédant 1900; dans le chœur, le vitrail central illustre la découverte d'une statue de la Vierge sous le lierre, et un vitrail offert par l'abbé Hamon, doyen de Signy-le-Petit, reproduit un tableau d'Ary Scheffer représentant saint Augustin et sainte Monique.
Parmi le mobilier liturgique, on relève une gloire baroque en bois peint du XVIIe siècle, fixée au fond de la nef au-dessus de la porte donnant accès à la salle de garde sous le clocher, un confessional dont le fronton central porte une sculpture du Christ berger, et une ancienne croix en bois munie d'un médaillon sculpté comportant un texte commençant par « Gloria in Excelsis Deo », placée sous une fenêtre. La chaire a disparu; il ne subsiste que l'abat-voix fixé à mi-hauteur d'un pilier. L'ensemble associe des éléments défensifs et des aménagements liturgiques caractéristiques des églises fortifiées de la région.