Origine et histoire
À l'emplacement de l'église actuelle se dressait l'église gothique Sainte-Marguerite, construite vers 1416, dotée de douze chapelles, d'un clocher et entourée d'un cimetière et de maisons parmi lesquelles treize boucheries appartenant au roi. En 1794, lors d'un affrontement entre les forces révolutionnaires et celles de la Coalition, cette église fut incendiée. À partir de 1803 la population demanda l'édification d'un nouvel édifice. Un premier projet de l'architecte lillois Benjamin Dewarlez fut présenté en 1812 mais rejeté par la commission des travaux publics. En 1824 le conseil municipal relança le projet et choisit l'architecte Thory, conducteur des ponts et chaussées à Avesnes; le Conseil des bâtiments civils rejeta ensuite ce projet et une esquisse de Louis-Pierre Baltard fut adoptée par le conseil. Thory fut remplacé par l'architecte Vallez, qui reprit les dessins pour concevoir une église néoclassique de plan basilical, à composition soignée et décor très sobre, conforme au goût de la Restauration. La construction eut lieu de 1826 à 1829. L'édifice, en brique et pierre, s'organise selon un plan basilical : une nef de sept travées encadrée de deux bas-côtés, séparée par deux portiques formés de colonnes isolées, et un chœur composé d'une travée droite précédant une abside en hémicycle saillante qui prolonge la nef en se détachant des bas-côtés. La partie antérieure du chœur est flanquée de deux salles latérales, dont l'une sert de sacristie et fait suite aux bas-côtés. Le décor intérieur ne fut achevé qu'en 1849 par l'entrepreneur Cambreleng et l'architecte Alexandre Grimault : outre l'habillage boisé du chœur, ils réalisèrent dans la nef un décor de stuc néo‑Renaissance illustrant le dogme de l'Immaculée Conception proclamé par le pape Pie IX en 1854. Touchée lors des combats de la Première et de la Seconde Guerre mondiale, nécessitant la restauration des vitraux et du clocher, l'église conserve néanmoins une cohérence stylistique remarquable qui illustre l'évolution de l'architecture religieuse sous la Restauration, du néoclassicisme à l'historicisme éclectique.