Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
Le prieuré de Marmande a été fondé au XIIe siècle, dépendant de l'abbaye bénédictine de Clairac. L'église Notre‑Dame, d'origines médiévales, présente un chevet qui a dû être construit dès le XIIIe siècle et une nef édifiée entre la fin du XIIIe et le début du XVe siècle selon les travées. À l'est du cloître se trouvent la chapelle de la Caillade et une chapelle latérale sud de la première travée, datées de la première moitié du XVIe siècle. Le cloître, élevé à la même époque, ne conserve aujourd'hui que la galerie sud — qui porte la date de 1540 — et une partie de la galerie est. Un effondrement partiel survenu en 1672 affecta le clocher, le chœur et peut‑être une partie de la nef ; les réparations furent entreprises à partir de 1673 par l'architecte bordelais Julien Foucre, dit l'Espérance. Des restaurations ponctuelles eurent lieu vers 1840, un projet de restauration d'Eugène Viollet‑le‑Duc en 1847 ne fut pas réalisé, et d'autres travaux furent menés vers 1852. Des peintures murales du XIXe siècle ornant le chœur ont été détruites entre 1962 et 1968. L'édifice est aujourd'hui église paroissiale Notre‑Dame et le jardin du cloître est aménagé en jardin public.
L'église est classée au titre des monuments historiques par liste depuis 1862 et le jardin du cloître bénéficie du label « jardin remarquable ». L'orgue, construit par Aristide Cavaillé‑Coll en 1859 sur une tribune néogothique au‑dessus de l'entrée, a fait l'objet d'un relevage par Maurice Puget en 1927 ; deux jeux de pédale y ont été ajoutés en 1936 et Jean Daldosso a restauré l'instrument en 1998 en installant une pédale indépendante. La partie instrumentale de l'orgue a été classée au titre des objets le 27 juin 1977.
Les vitraux couvrent plusieurs campagnes et auteurs : cinq verrières réalisées en 1859 par Émile Thibaud (baies 0 à 4) représentent des scènes de la Vie de la Vierge, de la vie du Christ et plusieurs figures bibliques ; la baie 7, consacrée à des scènes de la vie du Christ, est due à Lucien‑Léopold Lobin en 1866. Plusieurs verrières attribuées à Joseph Villiet datent des années 1860–1870 (baies 9 en 1866, 10 en 1863, 11 en 1872), la baie 8, posée en 1945 et représentant la Vierge à l'Enfant et les symboles de l'Immaculée Conception, lui est probablement attribuée, et la baie 12, posée en 1926, est probablement l'œuvre de Paul Louzier.
L'ensemble église‑cloître se situe dans le centre‑ville de Marmande, rue de la République, à proximité de la place du Marché. La façade, le portail et la rosace, l'intérieur avec sa nef et son chœur, le collatéral nord et le retable avec son tableau central de saint Benoît (XVIe–XVIIe siècle), ainsi que le cloître et son jardin constituent les principaux éléments remarquables du site.