Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame de Martinvast, située au sud-ouest du bourg de Martinvast dans la Manche (Normandie), est un édifice catholique daté du premier quart du XIIe siècle et classé monument historique. Elle appartenait aux mêmes seigneurs que les églises Saint-Martin de Tollevast et d'Octeville et présente, au moment de sa construction, des caractéristiques très proches de ces monuments. L'abbaye Notre-Dame du Vœu a exercé une influence notable sur ces églises, possédant le patronage de Martinvast et d'Octeville et ayant acquis celui de Tollevast. L'aspect primitif de Martinvast devait probablement ressembler à celui de Tollevast ; sa seule originalité est un bandeau horizontal sur l'élévation extérieure de l'abside, au niveau de l'appui des fenêtres. Le clocher, qui devait à l'origine se trouver au-dessus de la première travée du chœur comme à Tollevast, a été reporté à l'ouest devant le portail roman en 1705. Les murs gouttereaux du chœur ont été percés pour ajouter des chapelles formant une sorte de transept, probablement vers 1600 au nord et en 1855 au sud. En 1525, Robert Le Fort était prêtre à Martinvast.
De style roman, l'édifice conserve le chœur, une nef longue et étroite et un chevet en hémicycle doté de modillons, rythmé par des contreforts plats et des colonnes engagées, légèrement surmonté d'un pignon oriental. Il s'inscrit dans le schéma roman ou proto-gothique d'un petit groupe régional du Cotentin — notamment Tollevast et Octeville — où dès le premier quart du XIIe siècle la croisée d'ogives est appliquée aux voûtements du chœur, caractéristique dite de « l'école de Lessay ». Le chœur, composé de deux travées droites, présente des voûtes appuyées sur de massives ogives, et les chapiteaux offrent une diversité de motifs retrouvée dans d'autres églises romanes du nord du Cotentin. Les chapelles latérales datent des XVIe et XIXe siècles ; le clocher-porche occidental, couvert en bâtière, date de 1705. Dans un mur de la nef sont insérées deux pierres sculptées : l'une porte une inscription effacée, l'autre, entre deux palmettes, un écu avec les armes de la famille Le Fort (anoblie en 1471) — d'argent au croissant de gueules mis en cœur, accompagné de trois merlettes de sable, 2 en chef et 1 en pointe.
Classée au titre des monuments historiques par arrêté du 4 avril 1906, l'église abrite plusieurs objets mobiliers également protégés. Sont classés une Vierge à l'Enfant assise du XIVe siècle, une peinture sur bois du XVe siècle intitulée L'Enfant Jésus adoré par la Vierge, et, dans le bras sud du transept, des fragments de bas-reliefs d'un retable aux douze Apôtres en pierre calcaire du premier quart du XVIe siècle présentant des traces de polychromie. La chapelle nord contient une statue de saint Martin.
