Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame de Médonville, située dans les Vosges, ne doit pas être confondue avec l'église paroissiale Notre-Dame de l'Assomption, de style néo-gothique, édifiée au XIXe siècle dans le village. Elle est mentionnée dès 1043 dans les archives de l'évêché de Toul et a été achevée au XIIe siècle. Implantée sur un petit plateau au sud-ouest du village, elle se trouve environ 40 mètres au-dessus de celui-ci. Un incendie au XVIIIe siècle a gravement endommagé l'édifice, qui n'a été que partiellement restauré. Après la construction de la nouvelle église au centre du village, la nef originelle a été détruite et l'emplacement occupé aujourd'hui par le cimetière communal. Le plan cadastral napoléonien de 1841 (parcelle C22) montre encore l'église entière ; la feuille du plan n'est pas orientée vers le nord mais plutôt vers le nord-est. La tour est légèrement décalée par rapport à la nef, comme l'indiquent les traces de toiture visibles sur sa face ouest, et une sacristie plus récente a été accolée à sa face nord. Il ne subsiste actuellement que le chœur et le clocher. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 8 avril 1914.
Datée du roman tardif, vers l'an 1200, l'église présente déjà des éléments de décoration gothique. Elle est construite en calcaire oolithique provenant des environs de Neufchâteau. Les deux travées conservées sont couvertes de voûtes en croisée d'ogives saillantes et séparées par un arc doubleau brisé. Le chevet, qui ouvrait à l'origine par un triplet de fenêtres, a été modifié au XIVe siècle : la baie a été remplacée par une unique fenêtre en arc brisé aujourd'hui murée et le mur percé de deux oculi ; il subsiste par ailleurs une ancienne baie d'éclairement sur la droite. L'abside est ornée à l'extérieur d'un cordon d'arceaux. Le clocher, qui s'élève sur la travée de chœur, porte encore les traces des différentes toitures de la nef ; on y distingue l'arc doubleau en plein cintre qui reliait la travée de chœur à la nef, bouché lors de l'abattage de cette dernière puis repercé d'une porte et d'une fenêtre. Le fait que cet arc soit moins large que l'extrémité des traces de toiture indique l'existence de bas-côtés et d'une toiture unique à deux pans couvrant l'ensemble nef-bas-côtés, contrairement à l'église Notre-Dame de Relanges où les bas-côtés possèdent une toiture propre. D'après le plan cadastral napoléonien, la nef mesurait environ deux fois le côté de la tour, soit approximativement 10 mètres.
Le clocher comprend trois étages au-dessus du niveau de la nef ; les murs extérieurs sont nus jusqu'aux deux étages supérieurs. Le premier des étages supérieurs, souligné par un larmier de faible saillie, est percé sur les faces sud, est et nord d'une baie en plein cintre dont le tympan est subdivisé en deux arcs retombant sur une colonnette centrale. Un cordon orné d'un rang de billettes marque l'étage du beffroi, où chaque face offre deux ouïes en plein cintre ; chacune de ces ouvertures est pourvue d'un tympan subdivisé en deux arcs trilobés retombant sur une colonnette centrale et deux colonnettes latérales. La tour est couronnée d'une corniche en plate-bande portée par une suite de modillons ; cette corniche se prolonge le long des rampants des pignons qui supportent le toit en bâtière. Des contreforts entourant l'édifice contrebutent les ogives des voûtes.
Une description détaillée accompagnée de photographies se trouve dans l'ouvrage Églises romanes des Vosges, et de nombreuses photos en couleurs sont disponibles sur le site Patrimoine de Lorraine. La municipalité de Médonville est citée comme source, et des ressources en ligne utiles incluent Clochers de France, l'Observatoire du patrimoine religieux, la base Mérimée, ainsi que plusieurs portails consacrés au catholicisme, à l'architecture chrétienne, aux monuments historiques et aux Vosges.