Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre‑Dame, aussi appelée Notre‑Dame‑de‑l'Assomption, se situe au cœur du bourg de Montagnac‑sur‑Auvignon, dans le Lot‑et‑Garonne. L'édifice actuel a été reconstruit au début du XVIe siècle sur l'emplacement d'une église antérieure probablement du XIIIe siècle ; le clocher, une partie de la nef présentant des traces d'ogives, les piliers et la porte sud remontent à cette campagne de construction. Plusieurs destructions et réparations ont marqué son histoire : elle a été endommagée durant la guerre de Cent Ans et les guerres de Religion, en grande partie détruite par les troupes protestantes de Montgomery en 1569, puis réparée notamment en 1610, et sa flèche en maçonnerie a été détruite par la foudre en 1781. Au XIXe siècle, l'église fait l'objet d'importants remaniements : le chœur est agrandi, construit en 1838 sur l'emplacement du cimetière transféré en 1835, une sacristie est édifiée en 1840, des lambris de couvrement posés en 1843, des bâtiments complémentaires ajoutés en 1862 et trois baies ouvertes dans le mur sud de la nef vers 1870 ; des maisons attenantes sont rachetées et démolies au milieu du siècle. Des projets de restauration de la flèche ont été envisagés — celui de Léopold Payen en 1869 n'ayant abouti qu'à la couverture de la tourelle d'escalier — et le projet de G. Bourières n'a pas été retenu. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques le 3 octobre 1929.
L'église n'est pas orientée strictement est‑ouest mais selon un axe est‑sud‑est / ouest‑nord‑ouest ; elle se compose d'une large nef à plafond en bois, d'un avant‑chœur coiffé d'un plafond en plâtre orné de caissons peints et d'une abside semi‑circulaire. À l'ouest se dresse un clocher‑beffroi carré en pierre de taille, établi sur plan carré avec contreforts d'angle ; son rez‑de‑chaussée est voûté sur croisées d'ogives et un escalier à vis dessert l'étage du beffroi et son balcon. Sous le clocher se trouve la chapelle du baptistère et, du côté nord, la nef est bordée de trois chapelles latérales peu profondes voûtées d'ogives, vestiges de la disposition primitive ; l'ogive du mur ouest suggère qu'il y avait autrefois deux vaisseaux entre des chapelles latérales dont seules celles du nord subsistent. Côté sud, un auvent protège le portail, surmonté de la date gravée 1610.
Le mobilier comprend des stalles en bois des XVIIIe et XIXe siècles disposées de part et d'autre du chœur, un banc d'œuvre le long du mur sud de la nef, une chaire en chêne du XIXe siècle à double escalier et un crucifix monumental fixé au mur nord dont la croix mesure cinq mètres. Trois vitraux commémorent les paroisses annexes de Montagnac — Saint‑Jean‑Baptiste de Lareyre et Saint‑Genès, aujourd'hui disparues, et Saint‑Loup encore existante ; le vitrail dédié à Saint‑Jean‑Baptiste est l'œuvre du maître‑verrier Lux Fournier, tandis que les deux autres, réalisés en 1921, proviennent de l'atelier bordelais de Gustave Pierre Dagrant.