Église Notre-Dame-de-Pitié de Tréguennec dans le Finistère

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise gothique

Église Notre-Dame-de-Pitié de Tréguennec

  • l'Église
  • 29720 Tréguennec
Église Notre-Dame-de-Pitié de Tréguennec
Église Notre-Dame-de-Pitié de Tréguennec
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Église Notre-Dame-de-Pitié de Tréguennec
Église Notre-Dame-de-Pitié de Tréguennec
Crédit photo : Ackles29 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise (cad. ZB 206) : inscription par arrêté du 31 mai 1927

Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-Pitié

L’église Notre-Dame-de-Pitié, située à Tréguennec en baie d’Audierne (Finistère), présente un plan rectangulaire à bas-côté unique, composé de quatre travées et d’un chevet plat. L’édifice fut d’abord la chapelle castrale des seigneurs de Kerguiffinec, qui firent rebâtir l’édifice actuel en 1537 à l’emplacement d’une chapelle plus ancienne, puis reçut la paroisse déplacée depuis la chapelle ruinée de saint Alour au début du XIXe siècle. La partie centrale du pignon occidental a été remaniée dans un goût classique et le porche, en plein cintre, s’ouvre par une profonde embrasure dans la base de la tour ; au-dessus une niche à ailerons, encadrée de doubles arcs et d’un fronton semi-circulaire orné d’une colombe, abrite une Vierge à l’Enfant. Une grande croix en bas-relief occupe le fût du clocher jusqu’au premier niveau, reposant sur un Golgotha où apparaissent un crâne et des tibias croisés, et surmontée d’un blason. Le clocher, abattu pendant la Révolte des Bonnets Rouges, a été restitué en 1864 sur les plans de l’architecte diocésain Joseph Bigot : il s’élève à 24 mètres, avec une base massive, une corniche à modillons, des baies jumelées au deuxième niveau, une flèche octogonale flanquée de gables ajourés et une toiture percée d’oculi dont les arêtiers sont ornés de crochets figurant des visages. La façade méridionale, datée de 1537, témoigne d’un style flamboyant par ses arcs en accolade, ses mouchettes et ses entrelacs ; au début du XIXe siècle le porche et la sacristie y ont été ajoutés en réemployant des éléments provenant de l’ancienne église paroissiale, dont la baie en plein cintre du porche reposant sur trois colonnettes aux chapiteaux dissymétriques. Sur la façade sud se trouvent encore une porte nobiliaire ouvrant sur le chœur, richement décorée d’arc en accolade, de pilastres, de lions sculptés et d’un bandeau d’entrelacs qui court sur toute la façade, ainsi qu’une autre porte ornée de voussures et de colonnes partiellement à bossage. Le chevet est percé d’une verrière maîtresse à cinq lancettes et le collatéral d’une fenêtre à remplage ; les rampants des pignons sont décorés de crochets et de crossettes sculptées de lions couchés. Côté nord, trois fenêtres murées ont été rouvertes et repercées avec des remplages gothiques lors de la restauration de 2008, et deux petites baies à l’ouest ouvrent sur l’ancienne sacristie. À l’intérieur, la voûte lambrissée repose sur de courtes piles hexagonales et des arcs brisés moulurés ; deux arcs diaphragmes séparent la nef du chœur et la chapelle seigneuriale du bas-côté, et l’on conserve des traces d’une ancienne tribune et d’une porte murée qui desservait l’escalier du clocher. Des vestiges d’un jubé apparaissent encore dans la pile de l’arc diaphragme et des fragments d’un décor peint ornent les voussures et le mur de cet arc ; au-dessus de la porte du presbytère, une dizaine de vases acoustiques scellés dans une ancienne baie servaient de correcteurs sonores. La charpente et le lambris, peints en bleu ponctué d’étoiles à six branches, présentent des sablières et des culots sculptés dans le chœur d’animaux, de végétaux, d’anges et de motifs marins ; on y remarque la poulie d’une pyxide autrefois suspendue au-dessus de l’autel et des engoulants reconstitués lors de la restauration de 2008, dont l’un porte des scènes sculptées par le charpentier restaurateur. Le mobilier comporte une double cuve baptismale en granite du XVe siècle sculptée en haut-relief d’un Christ baptisé par saint Jean-Baptiste et de nombreuses sculptures, pour la plupart attribuées à l’ancienne église paroissiale de Saint-Alour : statues de saint Sébastien et de saint Jean-Baptiste placées au XVIIe siècle, sainte Marguerite, un groupe probablement issu d’une mise au tombeau, une Vierge de pitié et une Vierge de pitié additionnelle sur le mur sud, L’Éducation de la Vierge sur une console du chœur et un important retable-autel en forme de tombeau du XVIIIe siècle avec tabernacle, niches et sculptures, ainsi que des statues de saint Pierre et de saint Herbot dans la chapelle seigneuriale. Le vitrail de la maîtresse-vitre du chevet conserve d’importants fragments d’un ensemble de la seconde moitié du XVIe siècle représentant la Passion — trois cinquièmes de la verrière sont d’origine et se rattachent stylistiquement à l’atelier Le Sodec —, restaurée en 1964 où la Crucifixion centrale moderne a été reconstituée ; la fenêtre comprend cinq lancettes et un tympan orné d’anges tenant les Arma Christi et de deux blasons datés du XVIIIe siècle. Les panneaux conservent une rondelle ancienne représentant une crucifixion et, dans l’état actuel, dix scènes de la Passion : l’arrestation et le jugement de Pilate, l’évanouissement de la Vierge, la représentation des bons et mauvais larrons avec la symbolique du soleil et de la lune, un cavalier énigmatique au pied de la croix, la Descente de Croix et la Résurrection figurée au-dessus d’elle ; la lancette centrale est d’exécution moderne et diffère des crucifixions des verrières attribuées aux ateliers quimpérois, et les vitraux du collatéral ont été recomposés en panneaux de macédoine à partir de fragments anciens. L’édifice a fait l’objet de plusieurs restaurations : en 1863 pour le clocher et les remplages sud, en 1964 pour la lancette centrale et la partie inférieure d’une lancette, puis en 2008 pour la réouverture des baies nord, le traitement et la restitution de la charpente (dont certains entraits restitués), la complétion des petites fenêtres par des macédoines et la finition des murs au blanc de chaux.

Liens externes