Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame de Pontorson se dresse dans la commune de Pontorson, dans le département de la Manche en Normandie, et est classée au titre des monuments historiques depuis la liste de 1889. Selon la Chronique de 1158 de Robert de Torigni, le roi d'Angleterre Henri II concéda les églises de Pontorson à l'abbaye du Mont-Saint-Michel, et Robert de Torigni rapporte aussi que le roi lui confia le château de Pontorson. Paul Le Cacheux a avancé, sans référence, que le château et l'église auraient été détruits par un incendie en 1171 ; il semble en tout cas qu'aucune partie de l'édifice du XIe siècle n'ait subsisté. Sur la base des informations disponibles, le chœur et le transept sont datés du second quart du XIIe siècle et la nef du dernier quart de ce siècle, chronologie compatible avec des éléments de style normand. La nef, commencée par la partie occidentale, n'était à l'origine pas prévue pour être voûtée, comme l'attestent des corbeaux dans la première travée destinés à soutenir une tribune en bois placée au‑dessus des retombées des voûtes en ogive ; les travées suivantes présentent une plus grande homogénéité. Yves Gallet a comparé les voûtes de la nef à celles du promenoir des moines du Mont-Saint-Michel. L'édifice fut endommagé pendant la guerre de Cent Ans. À la fin du XVe siècle, deux chapelles furent ajoutées sous les aisselles du transept, et en 1502 Robert Mouflard fit élever sur le bras nord du transept une chapelle dédiée à saint Jean, presque aussi grande que le chœur et communiquant avec lui ; une sacristie fut adjointe à l'extrémité nord‑est de cette chapelle en 1723, et deux autres chapelles furent établies à l'ouest des bras du transept à une date qui ne doit pas être antérieure au XVe siècle. Construite en granite, l'église romane comprend un chœur et un transept de la première moitié du XIIe siècle ainsi qu'une nef du dernier quart du même siècle. La façade présente une grande arcade légèrement brisée qui abrite le portail roman et la fenêtre axiale qui le surmonte, et elle supporte une étroite tribune éclairée par deux baies géminées ; deux petites tours, à peine saillantes, flanquent le pignon. Le clocher, assis à la croisée du transept et coiffé en bâtière, est orné à sa base au sud et au nord d'une balustrade ajourée. Le tympan de la porte sud est orné d'un oiseau picorant le crâne d'un homme, motif évoquant le mythe de Prométhée. Le mobilier comprend un grand retable très mutilé de la Passion et de la Résurrection du début du XVIe siècle et un relief de l'Ascension du XVIe siècle. Après l'Exposition universelle de 1867, les chanoines de la cathédrale de Rennes vendirent en 1868 à la fabrique de Notre-Dame de Pontorson l'orgue de chœur de la cathédrale Saint‑Pierre : cet instrument de la manufacture Daublaine-Callinet, daté de 1843 et augmenté par le même facteur en 1859, fut acquis pour la somme de 10 000 francs.