Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'ancienne église Notre‑Dame de Riquewihr, située 16‑17 place des Trois‑Églises dans le Haut‑Rhin, a été fondée en 1337 par le recteur Ulrich de Ribeaupierre pour abriter l'image miraculeuse de la Vierge transférée par le comte Ulrich de Wurtemberg depuis son château de Bilstein (source du 10 mai 1337). Le sanctuaire attira un pèlerinage réputé pour des guérisons liées à des cas de possession par des esprits malins. Après l'introduction de la Réforme en 1534, l'église fut désaffectée : le chœur, contenant les sépultures de plusieurs membres de la famille de Wurtemberg, fut conservé tandis que la nef fut transformée en presbytère protestant pour les deux pasteurs de Riquewihr, le surintendant logeant à l'ouest et le diacre à l'est. La nef fut cloisonnée et répartie en cave, rez‑de‑chaussée et deux étages (le deuxième moins élevé) ; le bas‑côté sud fut détruit et remplacé par une courette, et les fenêtres gothiques ainsi que les grandes arcades du vaisseau central furent partiellement murées. De nouvelles ouvertures y furent percées ; une fenêtre du pignon occidental porte le millésime 1573 sur son linteau, marque d'un remaniement. Au nord, le mur gouttereau du bas‑côté se confond avec le mur d'enceinte, épaulé par des contreforts au niveau de l'ancien chœur. Le bas‑côté a été surélevé à l'ouest d'un niveau en pan de bois, tandis que, vers l'est, le mur du vaisseau central est conservé avec sa corniche moulurée en grès. L'ancienne église fut vendue comme bien national des Wurtemberg en 1797 ; l'état des lieux dressé pour la vente décrit la nef aménagée au rez‑de‑chaussée en deux cuisines, deux poêles (salles) et deux chambres à alcôve, au premier étage en un poêle, deux chambres et plusieurs petites chambrettes de service, et au deuxième étage en six cellules surmontées d'un grenier. L'ancien chœur, dépourvu de porte et de fenêtre, tombait en ruine, tout comme le campanile sur le toit ; il fut détruit au cours du XIXe siècle et remplacé par un bâtiment d'exploitation, remanié au XXe siècle en maison d'habitation. Dans cette maison subsiste en sous‑sol la partie inférieure de l'abside à pans coupés, avec trois piliers et un socle de pilier. L'édifice fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1930.
