Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame est une ancienne église catholique de Roubaix (Nord), inscrite à la liste supplémentaire des monuments historiques le 3 octobre 1983. Dédiée à Notre-Dame, elle a été désaffectée au culte en 1983 et louée par la municipalité à un traiteur roubaisien comme salle de banquets de 1992 à 2011. Bâtie en briques dans le style néo-classique d'après les plans d'Achille Dewarlez, architecte de la ville, elle a été érigée de 1842 à 1844 et consacrée en 1846. La construction répondait à la saturation de l'église Saint-Martin, située à 500 mètres, provoquée par l'afflux de main-d'œuvre dans les filatures. La nouvelle église, conçue pour accueillir jusqu'à trois mille fidèles, a vu sa paroisse érigée en entité indépendante en 1849 et définitivement fixée par décret en 1852 ; quarante ans plus tard elle desservait vingt-neuf mille paroissiens. En 1893, la paroisse comptait un curé assisté de cinq vicaires. La population roubaisienne était fortement attachée à la religion catholique jusque dans les années 1970, mais la pratique a diminué à partir de la décennie post-conciliaire, et le coût des réparations a conduit à la désaffectation avec l'accord du diocèse, qui a préféré conserver Saint-Martin. Inscrite in extremis aux Monuments historiques, l'église a ainsi échappé à la démolition ; la mairie ayant dépensé dix millions d'euros pour la restauration du conservatoire de Roubaix n'a cependant pas trouvé les 800 000 euros nécessaires à la réfection de la toiture, et l'édifice est depuis dans un état alarmant. Sur le plan architectural, l'édifice présente une façade de pierre calcaire à deux niveaux ; le niveau supérieur porte un fronton à la grecque soutenu par quatre colonnes ioniques, avec une fenêtre centrale encadrée de deux niches abritant des statues. Il s'agit d'une église sans transept, à longue nef flanquée de deux bas-côtés, surmontée d'un clocher de briques dont la flèche n'a pas été installée. Les vitraux sont signés du maître-verrier parisien Claudius Lavergne et réalisés par Girodon. L'orgue, conçu par Pierre-Alexandre Ducroquet et considéré comme le cinquième de France par ses dimensions, a obtenu une médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris de 1855 ; acheté pour 35 000 francs de l'époque, il a été posé dans l'église en 1856. Cet instrument comprenait vingt-huit registres répartis sur trois claviers à mains et un clavier à pédales ; il a été restauré en 1876 puis démonté en 1996. La partie instrumentale de l'orgue et le buffet sont également inscrits aux monuments historiques, de même que la chaire à double escalier et divers objets liturgiques tels qu'un ostensoir, deux calices, plusieurs ciboires dont un émaillé, et des patènes.