Origine et histoire de l'Église Notre-Dame de Rumengol
L'église Notre‑Dame de Rumengol, située à Rumengol (commune du Faou, Finistère), occupe un enclos paroissial et bénéficie du statut de sanctuaire diocésain. Lieu de pèlerinage attesté dès le XIVe siècle, elle accueille deux pardons célèbres : le dimanche de la Trinité et le 15 août, fête de l'Assomption. La présence d'un lieu de culte est mentionnée dès le XIe siècle et des pèlerinages sont attestés au XIIe siècle ; la construction originelle de l'édifice est traditionnellement attribuée au roi Grallon (Ve siècle). L'édifice a connu des remaniements successifs du XVe au XVIIIe siècle : une reconstruction présumée du sanctuaire dans la seconde moitié du XVe siècle a vu la mise en place du porche, de l'arc monumental et de l'ossuaire. Le calvaire, exécuté entre 1433 et 1457 pour Marie de Poulmic et Jean du Quélennec, porte les armoiries de la famille Quelennec‑Poulmic. Le massif occidental, dont le chantier débute en 1536, ainsi que les porches, les portes et les fenêtres et les murs du transept, sont attribués aux Quelennec, vicomtes du Faou. La sacristie nord date de 1631 ; la sacristie sud, achevée en 1699, porte l'inscription HANC F CURAVIT IAC BALLAY 1694. En 1669, l'évêque de Quimper autorise la construction des fonts baptismaux ; les travaux de la chapelle des fonts commencent vers 1669 et la chapelle est bénie en 1685. Le chœur actuel est reconstruit entre 1731 et 1733 en réemployant le réseau des baies anciennes, puis la nef est reconstruite et les bras du transept doublés entre 1739 et 1754, avec réemploi d'éléments anciens ; en 1740 Louis Guermeur est entrepreneur et Jean Mocaër tailleur de pierre. L'édifice subit quelques transformations intérieures sous le Second Empire ; l'enclos est démantelé au milieu du XIXe siècle. En 1880, un champ de pèlerinage est aménagé et une chapelle de plein air, dite « chapelle du couronnement », est construite d'après les plans de l'architecte Gustave Bigot, travaux exécutés par l'entrepreneur A. Gassis. L'ossuaire est démonté vers 1920, un monument aux morts est édifié en 1921 et le calvaire est déplacé en 1925 dans le nouveau cimetière avant d'être remonté dans le placître en 1997. Le site a été classé le 9 juillet 1927 et l'église figure parmi les monuments historiques classés depuis 1985 ; la paroisse est indépendante depuis 1801. L'édifice a conservé sa façade occidentale et son porche du XVIe siècle ; le tympan du porche sud représente l'adoration des mages et la sacristie présente un toit en carène renversée. Les vitraux les plus anciens datent du XVe et du début du XVIe siècle, d'autres verrières datent du XIXe et du début du XXe siècle ; le texte signale que des vitraux anciens ont été réalisés par Allain Cap. Plusieurs retables du XVIIe siècle ornent l'intérieur, notamment le « retable des Évangélistes » au nord et un retable sud illustrant le baptême du Christ ; le mobilier comprend une chaire à prêcher (1779), une croix processionnelle (XVIIe siècle), un ostensoir, un calice et une patène (XVIIIe siècle), une tribune portant des statues de saints bretons, ainsi que de nombreuses statues dont saint Guénolé, saint Corentin, saint Charles Borromée, sainte Barbe et une Vierge terrassant le dragon. Les orgues datent de 1876 et un baptistère est signalé avec la date de 1660. Les combles de l'église font l'objet d'un arrêté préfectoral de protection de biotope du 12 janvier 2001 afin de préserver une colonie de reproduction et d'hivernage de grands rhinolophes et la pipistrelle commune ; l'accès du public y est interdit. Enfin, une gabare restaurée et classée porte le nom de Notre‑Dame de Rumengol.