Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame de Saubens, fondée à la fin du XIIe siècle par les Bénédictins de la Daurade de Toulouse, est un édifice de style roman classé monument historique depuis 1995. Les parties les plus anciennes sont le chevet et le clocher romans du XIIe siècle. La nef et les bas-côtés semblent appartenir aux XVIIe‑XIXe siècles selon les sources. De nombreux travaux ont été entrepris en 1816, 1836 et 1892 ; ceux de 1892, réalisés d'après les plans de Romestier, ont abouti à la construction du clocher‑mur du porche d'entrée et vraisemblablement à la modification des bas‑côtés. En 1901 des ouvertures furent percées pour recevoir les vitraux actuels. Le plan primitif, comme celui de beaucoup d'églises romanes, dérive de la basilique : une abside semi‑circulaire voûtée en cul‑de‑four précédée d'une travée rectangulaire forme le chœur, prolongé par une nef unique rectangulaire ; chapelles et sacristie ont été ajoutées ultérieurement. Jusqu'à la moitié du XIXe siècle, l'église était entourée de son cimetière. Construite en grès tendre du lit de la Garonne, elle figure parmi les rares églises conservées dans la plaine de la Garonne. Tout autour de l'abside, une corniche de modillons, quoique usée, montre un modillon à copeau, une tête de démon aux oreilles pointues, un oiseau aux ailes déployées, des personnages accroupis et la femme au serpent, symbole de luxure. Le clocher‑mur abrite une cloche de 1473, classée monument historique depuis 1914, décorée de trois bas‑reliefs représentant le Christ en pitié, une Vierge à l'Enfant et saint Michel terrassant le démon ; on y lit aussi une inscription évoquant Bernard de Gramont et les seigneurs de Saubens, ainsi qu'un sceau avec une cloche et un écusson, une cordelière guillochée ornée de roses et l'inscription AVE MARIA. Pendant la Révolution, l'édifice fut transformé en « Temple de la Raison » et la cloche descendue pour être fondue, sans être finalement transformée en canon. Rendue au culte au début du XIXe siècle, l'église était alors en mauvais état. Au début du XXe siècle, l'abbé Joseph Colombe réalisa au pochoir les peintures intérieures de la nef et des chapelles ; ces décors ont été restaurés avec l'aide de l'École des Beaux‑Arts de Toulouse et ont fait l'objet d'une inscription aux monuments historiques. Les bas‑côtés présentent des décors au soubassement composés de motifs géométriques et, sur les murs, de petites arcatures surmontées de décors floraux, chaque élément architectural étant souligné par un motif différent.