Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame de la Nativité de Tauves, située au centre du village de Tauves en Artense (Puy-de-Dôme), présente des parties anciennes datées du XIIe siècle, tandis que le chœur et une partie latérale sud ont été remaniés au XVe siècle. L'édifice comprend une nef de cinq travées, terminée par une abside polygonale, et des bas-côtés qui accompagnent la nef. À l'exception de la dernière travée de la nef, voûtée en arêtes sans nervures, l'ensemble est couvert d'un berceau ogival soutenu par des arcs doubleaux. Les berceaux des bas-côtés sont singuliers : ils sont entaillés côté nef pour dégager la clé des archivoltes. Une bretèche surmonte la porte nord donnant accès au cimetière, et des mâchicoulis protègent la porte occidentale ; ces dispositifs défensifs s'accompagnent d'un clocher plaqué contre la façade occidentale, qui masque partiellement l'archivolte et les voussures du portail. Dans l'angle nord-ouest, sous le clocher, subsiste la base d'une échauguette équipée d'une meurtrière. L'église est citée dès 1095 comme possession du prieuré clunisien de Sauxillanges, mais l'édifice actuel paraît avoir été construit à partir de la fin du XIIe siècle, pour la nef et les bas-côtés. Au XVe siècle, les voûtes du chœur et de la première travée ont été refaites en croisées d'ogives. En 1730, une sacristie a été adossée au mur sud du chevet ; à la même période, les contreforts du mur gouttereau sud ont été reconstruits, le contrefort contrebuttant la première travée ayant été fortement élargi, et une pierre de ce contrefort porte l'anagramme du Christ (IHS). La porte ouverte dans ce même mur a été condamnée sans doute au cours de cette campagne de travaux. À la Révolution, l'église fut fermée puis transformée en temple décadaire ; la démolition du clocher entraîna d'importants dégâts à la couverture et menaça la stabilité des voûtes. Les premiers travaux de restauration commencèrent en 1837 : l'étage du clocher fut reconstruit et la flèche édifiée, la couverture de la nef, auparavant appuyée sur un remblai au-dessus de la voûte, fut remplacée par une charpente reposant sur des murs gouttereaux rehaussés, et les baies de la première et de la cinquième travée furent agrandies. Le déplacement du cimetière et l'abaissement du niveau de la place pour la construction de la nouvelle mairie ont déchaussé les fondations du mur nord, qui durent être reprises en sous-œuvre. Il ne reste pratiquement rien du prieuré fortifié qui jouxtait l'église au sud ; les bâtiments actuels n'en conservent que quelques éléments remployés de peu d'importance. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques le 11 février 1908.