Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame de Tayac, située au sommet d'un coteau à l'entrée du village et dominant des vignobles, se trouve le long de la route départementale D119, dans la commune de Tayac (Gironde). L'édifice, construit au XIIe siècle dans le style roman, a été modifié au XVIe siècle. Il se compose d'une nef de trois travées et d'un chevet qui conserve l'essentiel de son aspect roman : une courte travée couverte en berceau et une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four. À l'intérieur, l'abside est ornée d'une arcature de sept petites arcades en plein cintre dont les archivoltes présentent des têtes de clous et un décor en dents de scie ; la corniche est décorée de modillons sculptés, au nombre de cinq. L'abside est soutenue à l'extérieur par de gros contreforts ajoutés ultérieurement. L'arc triomphal, en plein cintre, repose sur des chapiteaux cubiques. La nef a été reprise en voûtes d'ogives et le clocher, de plan carré, est implanté sur la première travée occidentale de la nef ; il a été reconstruit au XVIe siècle dans un but défensif pendant les Guerres de religion. La façade occidentale a été percée d'une nouvelle porte s'ouvrant sous trois arcs brisés, attribuée au XVIe siècle. La sacristie a été édifiée au XVIIIe siècle et, au XIXe siècle, les fenêtres de la nef ont été agrandies et garnies de vitraux réalisés par l'atelier bordelais G.-P. Dagrant. Les sources historiques sont rares : les premières mentions écrites datent du XVIIe siècle. Le procès-verbal de 1687 signale que la nef est voûtée et que le cimetière n'est pas entouré de murailles ; la visite de 1739 indique que le chœur n'est pas séparé de la nef et que la sacristie est en bon état. Une visite en 1789 laisse entendre que l'église est globalement en bon état et que le mobilier est suffisant, tout en notant que la sacristie est alors édifiée de façon peu solide, avec un toit en planches. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 21 décembre 1925. Parmi les éléments sculptés, cinq modillons romans subsistent et renvoient aux péchés capitaux : un homme en posture d'exhibition anal, deux têtes d'hommes (l'une barbu, l'autre moustachu, attributs liés à la vanité), un couple nu avec la femme dans une pose lascive dénonçant la fornication et la luxure, et un lion dont la queue, d'abord rentrée entre les cuisses puis relevée et sexualisée derrière le cou, porte une connotation négative. L'ensemble présente un mélange d'éléments gothiques et classiques.