Église Notre-Dame de Valbenoîte à Saint-Etienne dans la Loire

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise romane

Église Notre-Dame de Valbenoîte

  • Place de l'Abbaye
  • 42100 Saint-Etienne
Église Notre-Dame de Valbenoîte
Église Notre-Dame de Valbenoîte
Église Notre-Dame de Valbenoîte
Église Notre-Dame de Valbenoîte
Église Notre-Dame de Valbenoîte
Église Notre-Dame de Valbenoîte
Église Notre-Dame de Valbenoîte
Église Notre-Dame de Valbenoîte
Église Notre-Dame de Valbenoîte
Église Notre-Dame de Valbenoîte
Église Notre-Dame de Valbenoîte
Église Notre-Dame de Valbenoîte
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Église Notre-Dame de Valbenoîte
Église Notre-Dame de Valbenoîte
Église Notre-Dame de Valbenoîte
Église Notre-Dame de Valbenoîte
Église Notre-Dame de Valbenoîte
Église Notre-Dame de Valbenoîte
Crédit photo : Daniel VILLAFRUELA - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise de Valbenoite à l'exception de la façade et du clocher : inscription par arrêté du 29 décembre 1949

Origine et histoire de l'Église Notre-Dame de Valbenoîte

L'église Notre-Dame de Valbenoîte se situe sur la place de l'Abbaye dans le quartier de Valbenoîte à Saint-Étienne, dans le département de la Loire. Édifice d'origine cistercienne, elle présente des éléments des XIIIe et XVIIe siècles et un clocher ajouté au XIXe siècle. Ancienne église abbatiale, elle a été à plusieurs reprises pillée et incendiée, vendue comme bien national à la Révolution puis transformée en paroissiale au début du XIXe siècle. Elle dépendait alors de la paroisse Saint-Benoît et du diocèse de Saint-Étienne ; depuis 2022 la paroisse Saint-Benoît est réunie à la paroisse Saint-Étienne sous le double vocable Saint-Étienne-Saint-Benoît.

L'abbaye de Valbenoîte a été fondée dans un contexte de tensions entre le comte de Forez et l'archevêque de Lyon, les cisterciens jouant un rôle politique lié à la permutation de 1173 et à la séparation du Forez et du Lyonnais. Une copie de la bulle pontificale de Lucius III, conservée aux archives de l'abbaye et réalisée au XVIIIe siècle, cite comme souscripteurs des personnages tels que Lanticus (probablement une mégraphie pour Henri de Marcy), Thibaud Ier de Vermandois, Théodin, évêque de Porto, et Johannes, cardinal-prêtre de Saint-Marc. Cette bulle mentionne aussi que l'abbaye reçut des biens à Pleney, Le Verney, Graix et Saint-Julien-Molin-Molette. Un acte contemporain rapporte la donation de terrains de l'alleu de Pons de Saint-Priest à l'ordre cistercien et la protection accordée par Guy II de Forez en présence de son fils Renaud et de l'archevêque Jean Belles-mains, à la demande notamment de Hugues de Bonnevaux, de Jean Maret, Brian de Lavieu et Pons de Saint-Priest. Dix ans après la permutation, cette transaction reflète encore le contexte politique du temps ; le document présente le comte et l'archevêque comme investis par le pape Lucius III et par Philippe-Auguste, et Étienne Fournial signale des interpolations possibles sans contester la date.

D'autres actes attestent des donations ultérieures, notamment celle de Villelma de Roussillon pour le champ de l'Orme, tandis qu'en 1222 Guy IV de Forez posa la première pierre de l'église et s'engagea à défendre le monastère et ses biens à perpétuité. En 1243 Gaudemar de Jarez confirma des donations comprenant plusieurs mas et territoires, et une transaction de 1323 répartit des juridictions entre les moines et le seigneur de Saint-Priest. L'abbaye fut incendiée par des bandes anglaises en juillet 1359, reconstruite et fortifiée en 1373, mise à sac par les huguenots en mai 1570 puis relevée en 1576. Au XVIIIe siècle son déclin se manifesta : en 1753 il ne restait que quatre moines et la fermeture fut envisagée, avant qu'un incendie n'endommage une partie des bâtiments en 1779. Le domaine des Forges devait à l'abbaye des redevances en nature et en numéraire, évaluées en 1771 à 40 livres 6 sols 9 deniers, et la seigneurie s'étendait sur des parties de Saint-Étienne et de Graix avec une part de la dîme de Saint-Cyr-les-Vignes ; Valbenoîte servait aussi de lieu de sépulture aux seigneurs de Jarez et Durgel.

L'église, construite à partir de 1222 pour la communauté cistercienne, conserve un parti roman malgré son époque de construction et ne comporte pas de transept. Elle se compose d'une nef principale flanquée de bas-côtés ; les voûtes en berceau brisé originelles ont été remplacées au XVe siècle par des voûtes d'arêtes. Les colonnes, engagées contre des piles cruciformes, portent des chapiteaux sculptés de feuilles d'eau stylisées terminées par de petites fleurettes, surmontés d'un tailloir muni d'un cavet. L'abside est en hémicycle avec une voûte en cul-de-four à l'intérieur ; à l'extérieur elle présente des pans coupés et une corniche ornée de médaillons sculptés. Vers 1850, le sol fut surélevé d'environ 1,80 m pour prévenir les inondations du Furan ; la façade et le clocher sont des éléments plus récents.

Sauf la façade et le clocher, l'édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 29 décembre 1949. L'église abrite un orgue historique Cavaillé-Coll construit en 1859 et modifié à plusieurs reprises ; l'ensemble comprend la nef, le chœur, le bas-côté sud et divers chapiteaux remarquables. À partir de 1846 les frères maristes tinrent une école et un pensionnat sur le site avant de partir après l'inondation de 1849 ; aujourd'hui l'ensemble accueille le groupe scolaire Notre-Dame de Valbenoîte.

Liens externes