Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L’église Notre‑Dame de Vernantes, située à Vernantes (Maine‑et‑Loire), a été transformée en mairie et renferme le tombeau des seigneurs de Jalesne datant du XVIIe siècle. La construction présente des phases successives : la nef détruite est attribuée au IVe quart du XIe siècle, la croisée du transept et le transept nord datent du Ier quart du XIIe siècle, le chœur de la première moitié du XIIIe siècle, la flèche et des éléments du clocher sont situés au XVe siècle, la voûte du transept nord a été reprise au XVIIIe siècle et des halles ont été élevées à la place de la nef au XIXe siècle. La partie la plus remarquée du monument est son clocher, évoqué à la fois comme du XIIe siècle et comme comportant des éléments datés du XVe siècle ; il a fait l’objet de protections au XXe siècle, mentionnées en 1911, 1951 et 1964. Le clocher, de base carrée, est percé sur chaque face de deux fenêtres ogivales à triples nervures reposant sur des colonnettes à chapiteaux ; ces baies sont surmontées de modillons, dont l’un est sculpté d’une fleur de lys. En 1215 l’église jouxtait son cimetière, qui occupait l’emplacement de la nouvelle église, et un orme voisin servait de lieu d’assemblée et d’actes publics, d’après la Charte de Guillaume des Roches. La physionomie de la façade a été profondément modifiée au XIXe siècle : un coup de foudre détacha une partie du clocher qui, en tombant, détruisit le portail et l’avancée de la nef, puis une galerie en bois couverte fut édifiée en avant de l’édifice. Cinquante ans plus tard, cette galerie était vétuste et le conseil municipal débattit entre 1854 et 1867 de la reconstruction ; le 10 février 1867 il fut décidé d’implanter la nouvelle église au centre du bourg, sur un emplacement contenant les cendres de nombreuses familles et permettant d’agrandir et de régulariser la place publique par la démolition de l’ancienne église. Les travaux commencés en 1867 furent interrompus par la guerre de 1870‑1871, pendant laquelle l’édifice en construction servit d’abri aux chevaux de l’armée ; les travaux reprirent en 1872 et s’achevèrent en 1877. Après l’achèvement, l’abri de bois fut démoli, le chœur restant fut muré et la façade, jugée inesthétique, fut masquée par un triple portique servant de parvis couvert. En entrant par ce parvis, le chœur devenu nef centrale ne conservait plus les fonts baptismaux du XIIIe siècle, classés et transférés à la nouvelle église, mais l’on découvrait de belles voûtes angevines de style Plantagenêt. Le fond de la nef fut décoré d’une colonnade de style Empire destinée aux assises municipales ; les chapelles latérales ont été séparées du chœur par des murs de tuffeau et la chapelle de droite était masquée par un faux‑plafond. À gauche du chœur, une petite salle des tombeaux est flanquée, en contrebas, d’une crypte accessible de l’extérieur où reposent Charles de Jalesnes, seigneur de Vernantes, et la marquise Éléonore de Maillé‑Brézé ; ces personnages et leurs ancêtres résidaient au château de Jalesne. La crypte a été asséchée et remise en état, les cercueils endommagés y ont été placés dans des coffrages de chêne surélevés, et la salle des tombeaux supérieure abrite un cénotaphe du XVIIIe siècle sommé d’un fronton brisé avec fleurons et armoiries, protégeant deux bustes en marbre blanc du marquis et de la marquise. Le monument est signalé comme classé depuis février 1951 ; le clocher, réparé une seconde fois en 1911 puis de façon sommaire en 1969, présente d’importantes fissures et nécessite une restauration sérieuse. La voûte de la nef principale a été consolidée aux frais de la commune en 1974 et des travaux de mise hors d’eau ainsi que la réfection des charpentes et toitures ont été entrepris dès 1975. Pour approfondir le contexte local, on peut se référer au château de Jalesne, à l’abbaye de Louroux et aux listes des églises et des monuments historiques de Maine‑et‑Loire.